PICOTTE PROVENCE

Picotte Provence restaurant Cotignac – Lui faut un peu le chercher, comme notre chocolat préféré au fond du sachet sous tous les autres, au centre village mais un peu à l’écart de l’agité Cours Gambetta. On devine encore moins sa superbe terrasse escamotée ouverte sur le lointain d’un vert panorama. Encore que maintenant si, puisque je vous l’ai dit.

Soyons clair: la recommandation que l’on pourrait faire aux futurs initiés de Picotte Provence, c’est de ne pas y aller dans le secret espoir d’être vu ou en vue, ni même de chercher un quelconque esprit fêtard dans un brouhaha d’incongruités ou de lieux communs urbains. Pour autant une joie sage est de mise dans la maison de Catherine Wade et Matthias Maboungou ouverte été 2021. Comme ce couple n’aime pas tellement le fait à moitié, alors il tambourine une gamelle fine, avec 50 nuances de miam en créativité maitrisée. La carte pour les soirs et ouic-end, formule à 25€ et menu à 30€ avec 2 entrées/2 plats/2 desserts pour les midis de semaine. Du coup pour 30€ avec Mauricette, on a tout essayé puisqu’on est deux même si elle mange comme 4. Le début: tartare de thon, crème à la menthe, tuile de pain. A lire, on s’interroge! L’imprévisible fonctionne, la recette volontaire réveille: 15,5/20. Tout comme le magret de canard fumé et mariné au Porto, kumquat et cébette. Magret frais travaillé, pas du fumé séché sous blister. Les associations étonnent, faut du culot pour penser de telles idées. Dans le mille: 15,5/20! Mon plat est poulpe confit, écrasé de pomme de terre, sauce catalane et pour le coup fricote avec le classique. Et quand Picotte fricote, on se régale la redingote comme avec une ravigote. 15/20. L’épaule de cochon cuit à basse température, sauce au paprika fumé, purée de carotte à l’anis, carottes en chips et glacées fait du bien à la dame au chapeau vert. A lire on pense que l’assiette va un peu trainer les pieds: ce fut le contraire! Quel tonus! 15,5/20. Nos desserts voyagent avec l’exotique ananas rôti au miel, crème de cardamome et citron vert tout en nuances de texture et saveurs des iles, 15/20. Mauricette vise le british after eight façon Picotte: rien à voir avec la friandise industrielle trop sucrée! Crème chocolat Gianduja, crème mascarpone avec cubes de guimauve à la menthe glaciale, un zéphyr mentholé qui l’enchante! 16/20 pour la créativité!

Une cuisine radieuse qui délivre son message: inventive mais sans provocation ni rentre-dedans. Méthode des chefs égotiques qui aiment à jouer les incompris. Ici, maitrise sérieuse de la cuisine classique, comme le prouve le cursus de la cheffe Catherine Wade passée par l’École Ferrandi et le Pré Catelan (75) notamment. Service investi content d’être là en toutes saisons, impliqué et très Rock (private joke). Bref! Rien pour contrarier le bonheur d’une paire d’heures, salle ou terrasse.