Ô BON MOMENT

Ô Bon Moment restaurant Brignoles – Beaucoup de monde ce midi chez le successeur du « Le 80 ». Dans de grands gestes de chef d’orchestre à moins qu’il ne s’entraine pour être agent de piste à Marignane, le jeune homme au comptoir donne les directives au client qui entre. La jeune dame déroule son (joli) sourire à chaque table tandis qu’en cuisine, trois personnes visiblement abattues sont à l’ouvrage. Mais passons.

J’ai vu de jolies frites dans les assiettes, comme celles de la pluma de porc crème de chorizo à 19€ que prescrit l’ardoise, le plus cher des 6 plats proposés. Les idées cherchent le consensus pour plaire aux filles et aux garçons: tartare de saumon, club croissant, tartine d’avocat/truite fumée etc, gratin de raviole au Comté, bowl façon viet… Et puis une formule du jour qui fait un effort tarifaire: 17€ plat+dessert+café. Pas mal sur le papier, je m’en frottais les mains d’envie: navarin d’agneau, pomme de terre vapeur. L’assiette creuse présente bien. Le problème, c’est qu’on renifle un couscous. Comment un cuisinier peut-il balancer autant d’épices à couscous défoliantes dans la sauce du traditionnel navarin? Je sais bien qu’il existe des variantes de la recette classique mais quand même! Qu’on prévienne le client! Et quand le plat du jour c’est « couscous », le chef fait une sauce de navarin? Avec des navets et des oignons absents de la recette ici? Ou alors j’ai rien senti vue la baignade épicée! Bref! On s’y perd, c’est plus agréable à l’œil qu’au gout d’autant que l’agneau de mauvaise qualité est duraille, nerveux, viande bas de gamme traumatisée. Des bouts de bouts, ni épaule, ni collier. Comment peut-on servir une viande de la sorte aux clients? La servirait-on à sa famille, à ses enfants? En frais: carotte et patate vapeur, pelées et cuites du jour. Ça fait court du compliment puisque 8/20. « Tous les desserts sont faits maison sauf celui de la formule du jour »: merci à la patronne-serveuse pour son honnêteté. Dans la formule c’est tarte aux pommes, un quartier bien présenté tiédi au micro-onde, tranchettes de pommes posées sur une fine crème pâtissière, la pâte est molle comme un discours de sénateur centriste au congrès annuel du CNF (comptables neurasthéniques de France) après un cassoulet. 10/20. Sur une formule complète vendue 17€ avec le (bon) café, on serait heureux d’applaudir.

Alors j’entends d’ici les réfractaires à mon propos gémir qu’il fallait manger une des suggestions ardoisées, c’est mieux que la formule, gnagnagna. Mais alors pourquoi proposer de formule à 17€? La guerre tarifaire tire généralement la qualité vers le bas, c’est pas nouveau. Notez que la direction publie de jolies photos de plats sur les réseaux sociaux sauf que nous, on ne mange pas les photos.