L’IMPRÉVU

L’Imprévu restaurant Le Cannet-des-Maures – Adresse pas nouvelle mais repreneur plutôt récent. En passant souvent devant (on ne peut pas la louper), je n’y ai jamais observé autant de véhicules garés. Un bon signe.

Et puis l’intérieur est bondé, un coup d’œil à 360° autorise la supposition d’une clientèle d’habitués de toutes sortes, VRP, collègues de bureaux, copines adeptes de la bibine, retraités contents de voir de l’animation. Car l’animation et les décibels qui vont avec sont de mise. Les codes du bistrot urbain déroulent, tables serrées, éclairages, étagères de flacons… Ça renifle le sérieux, et le meilleur symptôme est la jeune serveuse extra dans le boucan général, elle dépasse ses attributions de stricte porte-assiettes, explique et sourit pourtant malgré les clients toujours pressés aux exigences mal placées et inadaptées au contexte de convivialité. Oh la belle phrase! Sérieux à l’ouvrage et œil partout le patron est plus renfermé, concentré sous le poids de ses responsabilités. Formule du jour 18€ avec un poulet basquaise, bof. J’ai bien zieuté les autres tables, sur la cinquantaine de clients, un ou deux peut-être l’ont voté. Si vous n’êtes pas adeptes des « tapas » de la maison (planches, frites, arancini) entre 6€ et 18€, faudra donc miser sur une dizaine de plats de 16€ (salade Caesar) à 24€ pour le tartare de dorade et crevettes. Les viandards ont la belle vie ici, je passe les détails sauf pour mon choix, le truc m’a sauté au pif comme une inévitable évidence: andouillette de la boucherie Sauton, sauce moutarde à l’ancienne, légumes de saison et frites. D’abord, les frites molles marron foncé (patate trop sucrée) calment mes ardeurs gourmandes. Les légumes de saison pas de saison: bon flan de champignons et demi-carotte badigeonnées d’un inutile pesto mais c’est la Provenceuuu! Vous ne trouverez pas en grande surface ce type d’andouillette! Son contenu? Une huitaine de gros morceaux de ventrèche sans peau, filet mignon (aride), rognons, foie… Jamais vu de l’andouillette avec si gros morceaux. Trop. Ce n’est pas le bon gras qui me gêne, c’est le sec. Mais je préfère largement ce genre de profil de cylindre charcutier aux pâtés industriels sans gout agglomérés au collagène et notamment surchargés en nitrite de sodium. M’enfin quand même, faudrait diminuer la granulométrie du truc sans que cet artisan du village trahisse l’originalité de son travail. Bref! 13/20 et 22€.

Un dessert? Non merci, juste un café (pas donné). Pain individuel, verre à eau mal lavé changé immédiatement. Adresse volontaire, positionnée pour répondre originalement à un désir d’une clientèle qui aime le langage bistrotier à tendance urbaine. Bien vu car la concurrence sur la RN7 est importante.