L’ESCALE DES VINS

L’Escale des Vins restaurant Lambesc – Adresse testée gravement voilà quelques années, un triple zéro que ne contredit d’ailleurs pas le propriétaire des lieux toujours sur site et qui arrivait de frais dans les murs. Un type sympa et volontaire pas vraiment « du métier » comme on dit, à l’époque dépassé par un cuisinier adepte du n’importe quoi à n’importe quel prix.

Depuis Jean-Pierre Musset s’est éloigné du romantisme (il s’appelle pourtant Musset) en apprenant à ses dépends sur le métier, et sur le management des hommes dans la restauration. Du coup, il est passé en cuisine et figurez-vous mes jolis canetons mignons qu’il mitonne du simple et du bon. On n’attend rien de mieux qu’une bonne et simple gamelle sur le bord de la RN7, d’autant que la salle claire est agréable et qu’aux beaux jours, une terrasse ombragée en contrebas vous tend les bras. Bref! Le midi en semaine, plat du jour 13€ dans un menu avec boisson à 22€ décliné en formule 18€. Vous me suivez? Cela dit, niet pour les tagliatelles au pesto. A l’ardoise, une dizaine d’idées partagées entre entrées de 14€ à 17€ et plats chauds de 21€ à 25€ dont le suprême de pintade crème de cèpes. Ce volatile, je l’adore. Rarement sec après cuisson sauf quand on l’oublie dans la poêle. Ici justement, le suprême est poêlé puis fini au four, escortée d’un rectangle de gratin dauphinois bien propret et sous l’ensemble en délicatesse, la sauce crémée avec des morceaux de champignons. Je me suis fais mon petit régal, c’est encore meilleur quand on ne s’y attend pas. 14,5/20 et 21€ pour l’assiette bien présentée au dressage ramassé. Je me demande pourquoi le patron n’est pas passé plus tôt en cuisine pour régaler le chaland au lieu d’embaucher des chefs bancales qui obligent au volume d’affaire pour le rémunérer, comme une fuite en avant qui rime avec fuite des clients. Enfin bon.

Le café est très bien, mais pas vu de carte des vins: « on ne saurait penser à tout » comme dit Musset. Malgré mon optimisme sur l’avenir du cas du jour, j’apprends que le restaurant est en vente, comme tant d’autres. Profitez tant qu’il est temps. On ne badine pas avec la tambouille.