LE 1886

Le 1886 restaurant à La Celle – Planqué derrière mes biens chers frères, accolé aux murs de la célèbre abbaye. Discrétion qui ne l’exonère pas d’un plein de clients ce midi. Bon. Pas le Louis XV de Ducasse point de vue contenance puisque juste une terrasse velum bondée d’une vingtaine d’affamés au coude à coude. Terrasse qui sera augmentée d’une terrasse aux beaux jours.

C’est rigolo. La grande majorité de la clientèle est faite de personnes déjà venues. Je dois être le seul dont c’est le baptême. C’est ça, un village (1500 habitants). En tout cas, j’ai bien fait de réserver. Sauf que quand une boutique tourne dans l’entre-soi point de vue clientèle, faut pas se louper sinon le château de carte s’effondre. Méthode appliquée: faire bises et risettes en serrant des paluches, histoire de mettre du lubrifiant dans la relation commerciale, offrir des cafés aussi, au fait comment va Martine, et toi Christian le boulot ça va? Bref! L’ardoise fait peu d’efforts d’originalité avec 7 plats de 16€ pour le tartare à l’italienne à 23€ pour l’entrecôte Black Angus. Entre: raviolis, spaghettis, pansottis, linguines et le modeux tagliata de bœuf. Je vise linguine 1886. Du nom du restaurant 1886, date à laquelle l’abbaye du XIème siècle fut classée monument historique. Bref! Mes pâtes seraient des pâtes fraiches. Assiette creuse avec coulis de tomate, basilic et mozzarella fraiche. L’assaisonnement est chouette, mais les linguines sont si dures qu’il faut les croquer, mais alors quelque chose de costaud. Une fois goutées par lui pour vérification en cuisine, le patron conviendra qu’elles ne sont pas al dente comme prévu, mais… non cuites! Un propos honnête, et avec le sourire siouplé! Bravo pour ça. Faut dire que dans son boulot de salle, il en voit probablement des vertes et des pas mûres point de vue remarques comiques de clients. Bref! Il ramène une assiette de pâtes un peu mieux, toujours duraille mais moins. Elles font moins sac de plâtre question digestion. 14/20 et 16€. Le patron-serveur m’amène la carte des desserts au dos de la carte des plats. Surprise! Une trentaine de pizzas et d’autres plats comme une milanaise et du saumon gravlax. On m’avait rien dit! Je m’en étais tenu à l’ardoise, j’ai rien compris. Enfin bon. 4 desserts à 5€ et 6€ dont mon cheese cake caramel beurre salé. Base comme un streusel, belle croustille, mais dessus comme de la gélatine cuite en peu âcre. Je ne sens pas le fromage mais le sucre, oui. Et le caramel en topping en ajoute une couche. Pas fini. 12/20 pour la pâte et 6€ pour le tarif.

Tarifs pas vraiment donnés pour le niveau de cuisine un peu fébrile à majorité de pâtes de toutes sortes. Mais le jeune patron est à l’aise, épanoui dans le job. Et son cuisinier bénéficie d’une belle cuisine visiblement récente. Y tenter l’aventure cet été? Pourquoi pas. Et faites-moi plaisir: demandez une bière 1664 au 1886. Qu’on rigole.