L’Ardoise de Tony restaurant Carnoux – Ce cuisinier respire la cuisine comme l’ébéniste caresse le noyer, comme le maçon aime l’angle à 90°, le poète la rime riche et Depardieu les vins vifs. Vous verrez peu Tristan Gautier dans sa belle salle, ce trentenaire natif des Hautes-Alpes au regard droit est trop occupé à trancher des lottes fraiches (je les ai vues), éplucher les cagettes de légumes du jour, mitonner ses sauces et gouter ses préparations sur le feu. Je sais convenu de justifier qu’une maison travaille le produit frais, ce qu’argumentent avec abondance les pires tambouilleurs pour choper le gogo dans leurs filets. Sauf que Tristan Gautier est un taiseux qui n’aime pas le blabla, pas du genre à vouloir se faire remarquer, ce n’est pas lui qui clame la qualité de son travail: c’est moi qui le dis. Lui c’est plutôt « goûtez mes assiettes et qui m’aime me suive ».
Sa première militante est sa compagne Margaux Chaleon: faut la voir être fière des assiettes qu’elle amène sourire grand comme ça car oui, elle a un sourire grand comme ça. Ce soir avec Mauricette en terrasse, c’est l’été. Pas de pompeux déclamatoire à la carte, je vous dis qu’avec ce chef faut chercher, gratter, être curieux. La carnassière dame au chapeau vert repère entrecôte de veau, sauce aux morilles. Viande tendre bien colorée, savoureuse sauce crémée. A côté de jolis détails utiles au gout et pas du gnangnan pour instagram: un mélange légumier de saison avec févettes, carottes de couleurs, un peu de patate douce… et surtout pour celle qui a toujours la patate malgré son âge avancé, un gratin dauphinois qui lui régale le vide-poche! 15/20 pour 26€. Courte hésitation pour cause d’intitulé commun, j’ai bien fait au final: superbe tataki de thon frais rouge à cœur, pané aux sésames, comme une sauce vierge et brunoise de tomates mûres pour lubrifier. Riz rond beurré, légumes frais bien traités. 15/20 et 24€. Nos deux plats avaient tout pour se figer dans le commun, ils sont nerveux et frais, donnent envie! C’est l’effet Tristan Gautier! Nos tarte aux citrons meringuée et millefeuille fraise/pistache s’émancipent du commun. Margaux se charge du dressage: elle sait tout faire! Deux desserts « à l’assiette » malins, inspirés de pointillisme, un tas de bricoles douées qui évitent avec doigté l’avalanche de sucré: fruits devant et détails gourmands: validation commune à 15/20, 8€ et 9€ pour les tarifs. Four à bois en terrasse pour l’accroc à la pizza qu’on dit formidable. Les midis de semaine sont consacrés à une formule mieux que proprette à 17,50€ et travaillée comme le reste de la carte! Saine ambition! Un des rarissimes restaurants où le client vient se régaler le midi… et qui le soir ou le ouic-end ramène sa famille et ses amis.
Bref! Cuisine personnelle avec un chef qui ne se prend pas la toque, un couple aux caractères bien trempés. Ça explique que Mauricette soit tombée sous son charme, elle qui n’a jamais tellement aimé le fade. On fonce!
L’Ardoise de Tony restaurant Carnoux – Ce cuisinier respire la cuisine comme l’ébéniste caresse le noyer, comme le maçon aime l’angle à 90°, le poète la rime riche et Depardieu les vins vifs. Vous verrez peu Tristan Gautier dans sa belle salle, ce trentenaire natif des Hautes-Alpes au regard droit est trop occupé à trancher des lottes fraiches (je les ai vues), éplucher les cagettes de légumes du jour, mitonner ses sauces et gouter ses préparations sur le feu. Je sais convenu de justifier qu’une maison travaille le produit frais, ce qu’argumentent avec abondance les pires tambouilleurs pour choper le gogo dans leurs filets. Sauf que Tristan Gautier est un taiseux qui n’aime pas le blabla, pas du genre à vouloir se faire remarquer, ce n’est pas lui qui clame la qualité de son travail: c’est moi qui le dis. Lui c’est plutôt « goûtez mes assiettes et qui m’aime me suive ».
Sa première militante est sa compagne Margaux Chaleon: faut la voir être fière des assiettes qu’elle amène sourire grand comme ça car oui, elle a un sourire grand comme ça. Ce soir avec Mauricette en terrasse, c’est l’été. Pas de pompeux déclamatoire à la carte, je vous dis qu’avec ce chef faut chercher, gratter, être curieux. La carnassière dame au chapeau vert repère entrecôte de veau, sauce aux morilles. Viande tendre bien colorée, savoureuse sauce crémée. A côté de jolis détails utiles au gout et pas du gnangnan pour instagram: un mélange légumier de saison avec févettes, carottes de couleurs, un peu de patate douce… et surtout pour celle qui a toujours la patate malgré son âge avancé, un gratin dauphinois qui lui régale le vide-poche! 15/20 pour 26€. Courte hésitation pour cause d’intitulé commun, j’ai bien fait au final: superbe tataki de thon frais rouge à cœur, pané aux sésames, comme une sauce vierge et brunoise de tomates mûres pour lubrifier. Riz rond beurré, légumes frais bien traités. 15/20 et 24€. Nos deux plats avaient tout pour se figer dans le commun, ils sont nerveux et frais, donnent envie! C’est l’effet Tristan Gautier! Nos tarte aux citrons meringuée et millefeuille fraise/pistache s’émancipent du commun. Margaux se charge du dressage: elle sait tout faire! Deux desserts « à l’assiette » malins, inspirés de pointillisme, un tas de bricoles douées qui évitent avec doigté l’avalanche de sucré: fruits devant et détails gourmands: validation commune à 15/20, 8€ et 9€ pour les tarifs. Four à bois en terrasse pour l’accroc à la pizza qu’on dit formidable. Les midis de semaine sont consacrés à une formule mieux que proprette à 17,50€ et travaillée comme le reste de la carte! Saine ambition! Un des rarissimes restaurants où le client vient se régaler le midi… et qui le soir ou le ouic-end ramène sa famille et ses amis.
Bref! Cuisine personnelle avec un chef qui ne se prend pas la toque, un couple aux caractères bien trempés. Ça explique que Mauricette soit tombée sous son charme, elle qui n’a jamais tellement aimé le fade. On fonce!