KASHMIR LOUNGE

Kashmir Lounge restaurant La Seyne-sur-Mer – Mauricette a encore sur le dos son anorak en plumes de castor, main gauche son parapluie et main droite son sac à main des années 50 que la serveuse lui tend les menus. Alors la dame au chapeau vert la regarde fixement avec ses gros yeux globuleux puis tend sa bouche pour attraper la carte avec les dents. Moi ça m’a fait beaucoup rire mais la serveuse, moins.

Dans la série des petits tracas, faut réclamer l’eau, aussi. Mais elle est très souriante. La serveuse, pas l’eau. Bouteille avec une branche de menthe à l’intérieur, qui n’a plus aucun goût depuis le temps qu’elle trempe. Trois menus possibles: 11,99€, 17,99€ et 21,99€. Un sou est un sou. A force de tergiverser, on vise Kashmir platter: assortiment d’entrée pour 2! Raita, yaourt tomate/concombre et cumin. Pakora, un beignet de tranche d’aubergine et farine de pois chiche. Fish pakora, un beignet de poisson (sans doute perche du Nil ou panga). Onion bhaji, lamelles d’oignons marinées/épicées frites. Lamb tikka et chicken tikka, autrement dit agneau et poulet cuit au tandoor: viande hallal tendre. Du coup, comme un tour culinaire du propriétaire. 20€ et 14/20. Nos plats jouent de gras. Plouch. On sait bien que le genre indo-pakistanais n’est pas véritablement diététique, mais quand même. Mon butter chicken, poulet grillé au feu de bois avec une sauce tomate et crème fraiche c’est 90% de sauce et le reste, des bouts de blanc de poulet à la texture des knackis Herta sous la dent. 12€ et 11/20. Le keema bharta de Mauricette: un ramequin avec bœuf haché, micro-bouts d’aubergine et une flaque d’huile orange. Faudrait essorer ou ne piocher que le dessus. Elle se contente d’attendre que le contenu de chaque fourchette s’égoutte avec la pesanteur. Tout manger, c’est boire de l’huile. 14€ et 9/20. Nos pains nan sont bons. Le riz basmati aux fruits secs est… gras. Ça pouvait être bien, mais cumulé au gras du reste… La San-Pé d’un litre est facturée plus chère que dans les lieux touristiques: 7€. Plus de papier pour s’essuyer les mimines aux toilettes.

Une fois dehors à s’aérer la tuyauterie, Mauricette me dit avec son humour si particulier « dis-donc, c’est loin Norauto pour faire une vidange d’huile à ma mécanique? ».