CHEZ LIZZA

Chez Lizza restaurant Vidauban – Sous-titré « La Table des Compagnons du Tour de France ». Ah ouiiii… à l’identique de l’ancienne adresse, ça me revient au moment où je vous parle. Je ne sais pas trop ce que sous-entend cette annotation, ni l’intérêt de l’afficher. Faut être du club? Rotary friendly? 10% de remise quand on est un « ami »? Va savoir. J’ai beau respecter l’institution évoquée, l’instrumentaliser avec ostentation en l’affichant au frontispice de son petit commerce est un peu contradictoire avec la discrétion coutumière des impétrants issus du compagnonnage.

Enfin bon. Grande terrasse, salle quasi vide ce midi, verres arkoroc qui rebondissent quand ils tombent au sol. Un grand bravo: nappes et serviettes en tissu blanc! Le jeune serveur aimable déroule gentiment, comme vide d’illusions malgré son âge. Quant au cuisinier bien plus âgé, il est furtivement sorti de sa caverne en me regardant, sans saluer. Pourquoi le ferait-il? Genre « c’est pas mon boulot de dire bonjour ». M’énerve. Peut-être que lors de réunions entre amis « compagnons » où l’on débat de l’état du monde, il commente: « les jeunes sont malpolis »? Toi-même banane. Oui, ça me gonfle. On mange quoi? Formule 24,90€ et menu 29,90€ avec à côté une carte avec entrées à 10,90€ et plats de 17,90€ à 25,90€ avec de fines tranches de magret en éventail comme on faisait avant. Radin de la portion, mais si c’est du bon… J’ai tout vu, le type derrière moi l’a choisi. Et puis une carte de pizzas aussi, ça commence à faire beaucoup dans le catalogue. Bref! Formule avec du choix pour ma pomme: 24,90€. Avec terrine de canard au foie gras, saladine aux saveurs de truffes. Une fine tranche de terrine un peu molle, illisible (haché trop fin) mais agréable. Pain d’épices en sachet insupportable. Confiture d’oignon en conserve pas faite ici. Bouts de salade en sachet avec une demi-rondelle de tomate, le tout badigeonné de balsamique. La truffe reste à l’état d’annonce, ça fait riche. 12/20. Le plat: côte de Caïon (porc de montagne) à la plancha, avec une délicieuse sauce charcutière, un produit du terroir français qui fait honneur à un terroir d’exception, gratin paysan. Oui, vous avez bien lu l’intitulé du plat se dégaze le flutiau dans une rhétorique à la mord-moi-le salsifis sans complexe. De plus, « caïon » (cochon en franco-provençal) n’est absolument pas une race mais une spécialité savoyarde de porc cuisiné. Cela dit, une épaisse tranche appliquée de la cuisson. Dessus la sauce prétendue « charcutière » n’en n’est pas une, une sauce moutarde en grains avec 2 rondelles de cornichon pour faire illusion. A côté des bouts de légumes pochés à l’eau et rabougris, congelés ou frais, façon fin de banquet: choux variés, haricots verts, petits pois, carottes… le mieux est le gourmand gratin de pomme de terre servi dans sa taraïet: du jour, crémeux et fromagé ce qui le différencie d’un gratin dauphinois. 12/20 l’ensemble. Café pas bon, pain très moyen, ça gratte de tous les côtés pour proposer une tarification convenable adaptée au plus grand monde.

Et puis, pas vu de Lizza dans le restaurant. Selon nos informations, elle n’y viendrait que rarement et furtivement, affairée par ailleurs. A l’instar de Ducasse qui ne peut pas être partout dans chacun des restaurants de sa considérable constellation.