Chez Jenny restaurant Aups – Je suis au cœur d’un western en noir et blanc des années 50. Des habitués piliers de comptoir tanguent, prêts à dégainer. Regards sournois en dessous: « étranger, tu n’es pas le bienvenu ici ». Avec cette indifférence soutenue qui force le respect, la patronne derrière le comptoir et le serveur m’ont bien fait sentir l’incongruité de ma présence. J’ai même cru qu’on allait me demander: « étranger, as-tu de quoi payer? ». Bref! D’un coup et sans rien dire, le serveur pointe du doigt une table, sa patronne observe.
C’est vrai qu’avec ma dégaine d’inspecteur Urssaf en chemise Monsieur de Fursac bleue trop serrée, mon nœud de cravate mal fait et mon attaché-case marron clair en plastique des années Reegan, je fais un peu vicelard. Mais ce n’est pas moi dont il est question ici. Point de vue cuisine, visiblement la maison opte pour la redoutable philosophie de travail « je fais tout, ya bien un truc qui vous plaira ». Des pizzas, des hamburgers, des pâtes, des salades, des viandes, un peu de poisson, et même 13 spécialités montagnardes dont les raclettes. A vue de mirador, on taquine la cinquantaine de recettes. Sauf qu’à part 3 chasseurs en tenues de combat qui ont garé leur C15 sur le trottoir un peu plus haut, ya personne dans la taule. Eux ont droit à la bise de la patronne. Une convivialité à géométrie variable. J’évite prudemment les « gnocchi à la truffe noir » dont la faute d’accord donne une idée de la probable légèreté avec laquelle la direction envisage cette recette. Vu le contexte, j’ai choisi l’humilité avec le « plat du jour+café 13€ » affiché à l’ardoise: raviolis à la langouste sauce safrané. Une grande assiette creuse. Un tas de gros raviolis collés entre eux garnis de mauvaise farce, comme du blanc d’œuf farineux, au gout de rien. Tartiné d’une lourde sauce orangée citronnée de provenance douteuse. Le tour de l’assiette est décoré de poudre de chichi-panpan orange, et les cuisines ont la délicate idée de planter dans le tas deux spaghettis durs, comme au garde à vous. C’est mauvais. 7/20. Quand je lui ai demandé une crème brûlée, le serveur n’est pas allé en cuisine mais est monté à l’étage où sont les WC. Ça fait peur des fois. Il en est redescendu ma crème à la main, lui à flanqué un coup de chalumeau sur la tonsure avant de me l’amener. Texture du flan pâtissier, un manque de jaune d’œuf flagrant et beaucoup de sucre. Pas bon. Non plus. 6/20 et 6€. Le café est bon. Maintenant que j’ai bien rigolé, on dégage le tarmac.
Pas le choix que de payer à la caisse (moins on en fait, mieux on se porte) avec la patronne qui ne regarde toujours pas le client qui n’a pas de veste paramilitaire, un fusil, ni de C15 ou de Lada. Pour définitivement cerner l’état d’esprit, la taulière me facture le café 1,7€ alors même qu’il est inclus dans la formule à 13€. Soit 20,70€ au lieu de 19€ prévus. Bienvenue à Aups, on est chez nous, on fait kesqu’on veut, si t’es pas content c’est pareil. Effectivement, je suis mécontent. Ça se voit tant que ça?
Chez Jenny restaurant Aups – Je suis au cœur d’un western en noir et blanc des années 50. Des habitués piliers de comptoir tanguent, prêts à dégainer. Regards sournois en dessous: « étranger, tu n’es pas le bienvenu ici ». Avec cette indifférence soutenue qui force le respect, la patronne derrière le comptoir et le serveur m’ont bien fait sentir l’incongruité de ma présence. J’ai même cru qu’on allait me demander: « étranger, as-tu de quoi payer? ». Bref! D’un coup et sans rien dire, le serveur pointe du doigt une table, sa patronne observe.
C’est vrai qu’avec ma dégaine d’inspecteur Urssaf en chemise Monsieur de Fursac bleue trop serrée, mon nœud de cravate mal fait et mon attaché-case marron clair en plastique des années Reegan, je fais un peu vicelard. Mais ce n’est pas moi dont il est question ici. Point de vue cuisine, visiblement la maison opte pour la redoutable philosophie de travail « je fais tout, ya bien un truc qui vous plaira ». Des pizzas, des hamburgers, des pâtes, des salades, des viandes, un peu de poisson, et même 13 spécialités montagnardes dont les raclettes. A vue de mirador, on taquine la cinquantaine de recettes. Sauf qu’à part 3 chasseurs en tenues de combat qui ont garé leur C15 sur le trottoir un peu plus haut, ya personne dans la taule. Eux ont droit à la bise de la patronne. Une convivialité à géométrie variable. J’évite prudemment les « gnocchi à la truffe noir » dont la faute d’accord donne une idée de la probable légèreté avec laquelle la direction envisage cette recette. Vu le contexte, j’ai choisi l’humilité avec le « plat du jour+café 13€ » affiché à l’ardoise: raviolis à la langouste sauce safrané. Une grande assiette creuse. Un tas de gros raviolis collés entre eux garnis de mauvaise farce, comme du blanc d’œuf farineux, au gout de rien. Tartiné d’une lourde sauce orangée citronnée de provenance douteuse. Le tour de l’assiette est décoré de poudre de chichi-panpan orange, et les cuisines ont la délicate idée de planter dans le tas deux spaghettis durs, comme au garde à vous. C’est mauvais. 7/20. Quand je lui ai demandé une crème brûlée, le serveur n’est pas allé en cuisine mais est monté à l’étage où sont les WC. Ça fait peur des fois. Il en est redescendu ma crème à la main, lui à flanqué un coup de chalumeau sur la tonsure avant de me l’amener. Texture du flan pâtissier, un manque de jaune d’œuf flagrant et beaucoup de sucre. Pas bon. Non plus. 6/20 et 6€. Le café est bon. Maintenant que j’ai bien rigolé, on dégage le tarmac.
Pas le choix que de payer à la caisse (moins on en fait, mieux on se porte) avec la patronne qui ne regarde toujours pas le client qui n’a pas de veste paramilitaire, un fusil, ni de C15 ou de Lada. Pour définitivement cerner l’état d’esprit, la taulière me facture le café 1,7€ alors même qu’il est inclus dans la formule à 13€. Soit 20,70€ au lieu de 19€ prévus. Bienvenue à Aups, on est chez nous, on fait kesqu’on veut, si t’es pas content c’est pareil. Effectivement, je suis mécontent. Ça se voit tant que ça?