BRASSERIE FERRERO

Brasserie Ferrero restaurant à Lamanon – Quels que soient le niveau de cuisine et la sophistication des assiettes, la sincérité est la porte ouverte à la clé du succès. Pour se forger une clientèle assidue et ainsi durer dans le monde de la gamelle. A ce titre le succès populaire de la table de Julie Ferrero est exemplaire: simple, bon, copieux, tarifs copains, parking pour les anxieux de la bagnole, terrasse de canisses pour les tonsures fragiles, spacieuse salle colorée qui vous met l’œil joyeux.

Et puis, comme une marque de fabrique qu’on aurait tort de limiter à un rôle accessoire, la cordialité de Lucille Adams et Julie Geoffroy à l’accueil et au service. Une véritable vitrine de l’état d’esprit de la maison, des bonjours et des bises et des coucous et des petits mots et des à bientôt. Vu la quantité d’affamés (souvent) pressés à satisfaire chaque midi, la performance n’est pas moindre d’autant que parfois dans le lot de clients ravis, pisse-froid et aigris s’invitent dans la partie. Bref! Cuisine tenue avec brio par Julie Ferrero et en trio aussi: elle est bien entourée. Sa carte des plats n’a jamais été cérébrale, plus sûrement propice à sustenter le gros mangeur quoique! Salades autour des 15€ et même un poke bowl pour céder à la mode. Quelques dodus burgers entre 16€ et 18€ qui sentent bon, on ne parle jamais de l’importance de l’odeur du burger. Une huitaine de viandes complète le tableau: entrecôte Simmental 20€, pluma ibérique 19€, côte de taureau 25€, Tbone de veau français 20€, et même un magret de canard entier français à 20€. Du jamais vu à une époque où les escrocs de la gamelle vous refourguent du magret bulgare à 28€ au gout et à la texture de plastique. Bref! Pour cause de forte chaleur, je tente le tartare de bœuf. Mauricette est habituellement habilitée au test de carné: absente ce jour, elle préférait participer à un stage de yoga vegan en Lozère à sucer des févettes et mâcher du soja cru. Tant pis pour elle! Un tartare à préparer soi-même livré en kit façon IKEA: câpres, cornichon et oignon hachés, jaune d’œuf, grana padano pour l’orientation italienne, flacons de sauce Worcester et Tabasco. Pendant mes ajustements et réglages dans un touillage cafouilleux, je picore dans le bol de frites fraiches épluchées ici, croustillantes et d’un beau jaune. Assez fier de mon tartare préparé, c’est la 1^ère fois que je note un de mes plats dans le Bouche à Oreille! 14,5/20 et 18€! Plus de salade de fruits (j’adore celle d’ici) alors option panacotta passion dans une version judicieuse en onctuosité, non surchargée en gélatine comme les exemplaires siliconés façon « Alerte à Malibu » voyez? 14,5/20 et 5,5€ seulement.

Café toujours aussi parfait et facturé 1,6€ avec biscuit. Formule plat du jour+dessert à 12,50€ le midi en semaine. Adresse sans simagrées ni cuisinier urbain démoralisant avec ses plats d’égo qui font les originaux. Pas vraiment une révélation culinaire, mais la confirmation d’un bon moment de simplicité sincère. Que ça dure le plus longtemps possible.