A TAVOLA

A Tavola restaurant Hyères – La pâte de la pizza est d’une formidable qualité, comme on rêverait un pain d’un boulanger. Légère et bulleuse, une bonne odeur finement acide quand on y colle le tarin et ce qui est vraiment bien: on peut la manger à la main! Et s’avère au final digeste, on ne le sait qu’après. Commençons par le début: sont rayées au marqueur la moitié des pizzas sur la douzaine à la carte, de 14€ à 16€. A part sur une mini feuille de bloc de commande (table/couvert) avec explications rédigées au stylo, 3 pizzas à 18€ et 24€.

La carte des plats sent bon à la lire! Sur les 4 entrées, deux sont rayées, vendues 15€ et 16€. Aucun plat n’est raturé! Ouééé! De 15€ à 22€. Desserts 8€. Me concernant, « Regina » base tomate, le coulis est sans caractère, comme une bonne conserve nature et non retravaillée. Champignons de Paris frais émincés fins, mozzarella aphone, et le jambon blanc ajouté après cuisson recouvre l’intégralité de la surface sauf le trottoir. Jambon, et non de l’épaule comme chez les traficoteurs. Le défaut principal est que cette pizza qui se tient droite comme une « romaine » manque d’humanité dans son calibrage précis, manque de caractère, comme fabriquée avec un pied à coulisse, au millimètre, peut-être même par un pâtissier qui bosse au gramme: on rêve presque de défauts! On se dit qu’un jour une machine fera le même job. Je crois savoir que c’est même déjà le cas. Alors disons 13/20 et 14€ pour la Regina. La serveuse m’a demandé 3 fois si je buvais quelque chose. Du harcèlement. J’ai pris de l’eau, forcément. Après la prise de commande de ma pizza de pauvre (à 14€ quand même) elle m’a bien fait comprendre qu’on n’était pas du même monde. Elle m’est passée 20 fois devant sans un regard et pourtant, ya pas foule dans la boutique. Elle ne cherche même pas à être aimable en récupérant l’assiette vide de ma pizza, mais me pose la question « ça vous a plu? » en enchainant sans écouter ma réponse « vous voulez un petit dessert? ».

Ça m’a gonflé, j’ai dû rougir: pas de dessert, un café siouplé. Adapté à l’idée de café italien, bien. Aux toilettes, avec mes mains pleines de savon j’ai cherché un bon moment comment ouvrir l’eau du robinet brinquebalant. On n’a pas idée d’être aussi compliqué… Celui qui a choisi le modèle de table ne s’y est pas assis: les pieds vous vont des croche-pieds et vous tapent les genoux dès qu’on branle de la rotule. Alors même que je pense être normalement constitué, ou à peu près. Bref! Une ambition (qualité de produits), un lieu (c’est joli) et un peu d’humanité dans la prestation ne nuirait pas.