LA SQUADRA TRATTORIA GRAND PRIX HÔTEL

La Squadra Trattoria restaurant Le Castellet – Ex Pitlane, restaurant testé en 2014 confirmé dans le moyen. Table de l’hôtel 3 étoiles de 117 chambres à côté du circuit et annexe de l’Hôtel du Castellet. Logos du Michelin et du Collège Culinaire affichés. Grands espaces toujours aussi clairs, rectitude, grandes baies vitrées ouvertes sur la piscine, sièges et parasols. La cuisine a viré côté Italie, tout au moins dans l’effet d’annonce.

Une fois assis, pas de carte, on vous impose de cliquer un QR code pour la découvrir. Tout le monde n’a pas une Tesla. Site oueb mal foutu à parcourir. 4 entrées de 16€ à 19€, 6 plats de 18€ (salade César) à 34€ (filet de bœuf 200g), quelques desserts de 9€ à 15€. Et des pizzas de 15€ à 19€. Quand même: on m’amène une ardoise avec sa formule midi nommée « presto ». Moins fatigante d’accès que le numérique pour les séniles avancés réfractaires au progrès comme moi. Ce n’est pas le progrès, vous confondez avec le modernisme. Enfin passons! Formule 18€ avec 3 choix dont des pennes rigate à la putanesca vues table à côté et qui ne font pas envie. Ainsi qu’un carpaccio de bœuf et la pizza amatriciana précisée base tomate, mozzarella, pecorino et guanciale. Je demande à mon fringant serveur (le plus sympa de tous) ce qu’est le guanciale. Il me répond avec l’aplomb des ignares qui savent tout « c’est de la poitrine de porc ». Me v’là beau. Alors certains vont me dire « ouai mais c’est compliqué de trouver du bon personnel ». C’est compliqué aussi de payer un repas au restaurant, l’argent de tombe pas du ciel, pas pour tout le monde. Bref! Gros trottoir de pâte à pain élastique, la garniture s’en décolle. Mozza dure, râpure de pecorino agréable, les fines tranches de guanciale transpirent le sel et recouvrent l’intégralité de la pizza… sauf les trottoirs! Je commence à taper dans le potage qu’un gout de brûlé flingue tout. Je retourne: dessous c’est cramé, noir charbon de bois. Le serveur revient, « ça vous a plu? ». Alors j’explique. Il dit « je transmets au chef pour la prochaine fois ». Il n’y aura pas de prochaine fois. Il revient en proposant de me la refaire « à emporter », ce que j’accepte. Sympa, merci. En même temps la démarche est prudente, dans ce type d’endroit hôtelier, on ne sait jamais sur qui on tombe comme client surtout quand ce client ressemble à un contrôleur Urssaf ou un comptable aigri, comme moi. 8/20. Dessert simple pas bête cygne à la crème de marron, chantilly aux marrons. Gros chou façon craquelin, farci de Chantilly battue avec crème de marrons, le couvercle forme deux ailes et un col et bec de cygne. Chou mollasson pour cause d’assiette pré-dressée qui attendait dans le frigo à 4°: l’assiette est réfrigérée aussi. 12/20. Boisson chaude intégrée au tarif.

Au milieu du repas, un cuisinier se met à frapper à répétition de la viande pour l’attendrir, vlan et re-vlan. La salle résonne du boucan, clientèle encore présente qui fignole son thé, stupéfaite de la bruyante indélicatesse. Je suis rentré chez moi avec ma pizza offerte dans un carton. Sur le chemin: mal à l’estomac, gargouillis et tutti quanti. Ça faisait un bail que la péripétie inhérente à mes attributions de cobaye de restaurants ne m’était pas arrivée. Chez moi, j’ai précautionneusement jeté à la poubelle ma pizza offerte.