A propos de Pierre Psaltis de La Provence :
Le vendredi à Marseille, c’est aïoli. Et le mercredi, rigolade : c’est le jour de la critique culinaire de Pierre Psaltis dans le supplément « culturel » de La Provence, « Sortir ». Pierre Psaltis est un peu à court d’idées. On le sait depuis qu’il photocopie les dossiers de presse des restaurateurs acoquinés avec la presse régionale*. Toujours ça de moins à écrire. Quand il joue les pisse-copie, on sent bien la référence aux critiques de François Simon (Le Figaro). Admiratif, Pierre Psaltis lui en emprunte le style de présentation. Il en plagie aussi le ton et le verbe, en vain : c’est plat comme une San-Pellegrino qui aurait perdu ses bulles. Et puis quand ça veut pas rire, ça veut pas rire. Il a beau se triturer les méninges, quand ya pas d’idée, ya pas d’idée. Depuis le temps que notre articlier officie, il n’a toujours pas remarqué que dans les Bouches-du Rhône, jamais la qualité des restaurateurs n’aura été aussi bonne. Tenez. On peut imaginer que seuls les coups de téléphone de son rédacteur en chef l’inspirent : « hé coco ! Ya « les deux garçons » Cours Mirabeau à Aix qu’a été repris par Michel Mehdi, le proprio de « la petite maison » à Cucuron (84), çui-là même qui a dégoté un macaron au miche avant que son resto ne soit ouvert ! Faites un papier sur son nouveau resto ! ». Alors Pierre Psaltis, il ronchonne un peu parce que c’est un journaliste libre. Mais va quand même au turbin. Et nous éructe son papier dans Sortir du 2 février 05. Alors là fidèles lecteurs, débrouillez-vous pour lire cet article, récupérer-le dans la pile de vieux journaux de Tati Agathe, Tati Agathe vous savez, celle qui garde tous les journaux, ça peut servir, la preuve. Résumé : ce restaurant est exceptionnel, Mehdi est le meilleur, tout le repas se déroule « sans anicroche » etc. Seulement voilà : la tendance à schizophrénie du préposé au cirage de pompes saute aux yeux ! La preuve ? Virage à 180° ! « Un peu chérot » ! « Tous les desserts sont à réviser » « millefeuille guère appétissant » « rassis » « l’addition grimpe très vite ». Complètement contradictoire, il ne sait plus où il en est. « Michel » (Mehdi) comme l’interpelle Pierre (Psaltis) est le meilleur… mais c’est une déception ! Incroyable. Mais tout s’explique ! Alors que d’autres restaurants « sans grade » (à ses yeux) sont parfois vivement critiqués dans sa rubrique (Le Saint Troquet à Marseille, Cyprien (ressemble à une pizzeria !), Le Vieux Four à Mouriès, La Cardeline à Aubagne etc), il use sans hésiter du léchage de toque dès que le chef montre ses médailles ou fait jouer ses relations pour « passer dans le journal ». Même si le resto qu’il semble obligé d’encenser ne lui plait pas, faut qu’il balance les violons. Souvent intraitable (voire injuste) à l’égard du cuisinier qui passe plus de temps aux fourneaux que dans un cocktail à faire du « public rilachione ». Et déférent avec l’entoqué qui connaît du monde. A coup sûr Pierre Psaltis pense bien faire son boulot de journaliste. Si vous vous demandiez pourquoi plus personne ne croit ce que racontent les médias, vous avez un début de réponse.
Olivier Gros
*lire dans le BàO N°50 ou sur ce site « avant l’heure c’est pas l’heure » . Eloge avant ouverture du resto aixois de Reine Sammut.