On croyait que la guerre des étoiles était comme Capri, bien fini ! Pourtant si vous passez par Clermont-Ferrand, patrie du miche, en montant sur Chamalières en direction de Vulcania, vous remarquerez rapidement, car vous roulez, un petit panneau indiquant l’Aubergade, suivi de 3 étoiles. La question reste entière, mais qui donc délivre les étoiles ? Un leurre ou une ambiguïté ? Peut-être les deux à la fois! Un hôtel peut exhiber ses 3 étoiles si effectivement, on les lui a délivrées, grâce aux normes correspondantes. Il en va de même pour le restaurant. Le restaurant tient ses étoiles du commissariat au tourisme par rapport à des normes qui n’ont rien à voir avec la qualité de la cuisine. Il est question de surfaces et d’autres conneries de ce genre ! et là dessus, bing bang, le machin au tourisme délivre des étoiles que le petit malin s’empresse d’afficher ostentatoirement. Evidemment ça ronfle et ça paye auprès du commun des mortels qui assimile tout au Michelin ! Ce qu’il ignore le gentil pèlerin, c’est qu’il va chez un étoilé de la surface ! en réalité, il ne mange pas de la surface. Rien à voir avec la qualité d’une cuisine ! Ces étoiles n’ont rien à voir avec ses prestations. Et là, on entre dans le cercle infernal de la critique où il n’existe aucun consensus, aucune norme. On barbote dans le subjectif. Chacun y va de son point de vue. Et comme tout le monde le sait, il n’existe aucun point de vue identique. Donc, l’Aubergade s’est retrouvé avec 3 étoiles qu’ l affiche sur des panneaux officiels de la circulation. Tout est officiel ! Ça rassure et ça vaut tous les guides de France qui sont aussi bidons si vous voulez le fond de ma pensée. Le gentil touriste qui passe par là, voit 3 étoiles, il se dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu ! Si le miche lui en a collé 3, c’est qu’il est très bon ! et effectivement, il est très bon, on est allé le tester. Ce que nous condamnons et dénonçons, c’est ce procédé pervers qui joue sur l’ambiguïté et la crédulité des clients qui se laissent berner avec la complicité des autorités. Pour lui, il n’existe qu’une référence, c’est l’étoile. L’étoile du restaurant est un leurre instauré par Michelin dans les années cinquante. L’étoile a pris de telles proportions que le client comme le chef n’a qu’un mot d’ordre, l’étoile. Au fil des ans, on en est arrivé à une secte de l’étoile. Il y a les étoilés et les autres. Ceux là même qui font tout pour y entrer! Et ceux qui ne peuvent y entrer, de dépit ils s’ en barbouillent leurs pub et s’ en tartinent leurs panneaux non officiels, les panneaux publicitaires. Mais il y a mieux encore ! Bernard Andrieux lui, voisin de l’aubergade, se retrouve avec 4 étoiles. Donc logiquement supérieur ! Pour le quidam de passage en tout cas ! en réalité, il est supérieur en surface et autres normes chiffrables qui n’ont rien à voir avec les prestations. Mais voilà, il a une étoile de plus que l’aubergade qu’on tient pour une très grande table de Clermont-Ferrand. Pour l’heure, nous ne savons rien de Bernard Andrieux.Nous ne manquerons pas de le tester au cours des mois qui viennent pour vérifier si son étoile en plus de l’aubergade les vaut. Mais au delà de toutes discussions stériles et sans issues, il est tout de même ahurissant de constater que tout le monde, institutions, pouvoir public compris, concours à cette vaste tromperie. Qui par voie de conséquence devient normalisée. C’est ça, une tromperie normalisée !
Paul Bianco