TROIS ÉTOILES D’UN COUP… EN MOINS!
Très exactement ce qui est arrivé au restaurant « L’Araki » de Londres* dans l’édition 2020 du guide Michelin. Ce restaurant de sushis accueille une dizaine de clients par service avec un menu dégustation à 355€. Pourtant sévèrement touché, le chef du restaurant Marty Lau commente la décision du Guide Rouge: « c’est leur guide, et nous sommes totalement respectueux de la façon dont ils veulent le faire ». Le cuisinier anglais, pour qui l’avis des clients semble plus important que celui du Michelin, complète son propos: « beaucoup de chefs sont dévastés quand ils perdent des étoiles, mais vous n’irez nulle part avec cette attitude. Vous devez tout dépoussiérer et essayer à nouveau ».
Si j’évoque la péripétie, c’est qu’elle est à mettre en parallèle avec les pleurnicheries de quelques chefs français, ces enfants gâtés capricieux qui se croient tout permis, allant jusqu’à cracher dans la soupe. Je pense en particulier à l’indépassable Marc Veyrat. A la suite de la perte d’étoile de son restaurant « la maison des bois« ** dans l’édition 2019 de la Pravda des fourneaux (il passe de 3 à 2), le revendiqué savoyard au comportement chronique d’insoumis gesticulateur roule sur la pelouse en se tenant le tibia: « ya faaaute m’sieur l’arbitre! » tel le footballeur italien qui, touché à mort, braille pour que justice soit faite, qu’on lui coupe la tête. Ce qui fera sourire l’historien puisque la Savoie fut italienne jusqu’en 1860. Mais passons. Marc Veyrat est vexé! Crime de lèse-majesté! Une étoile en moins? Carton rouge! Conséquence: le « geignard des alpages » demande simplement à ne plus paraitre dans le guide Michelin! Que la Bible Rouge ait éventuellement les fils qui se touchent dans ses analyses est une chose! Que Veyrat ait beaucoup de talent en est une autre. Pour nous, la question est: mais de quoi se mêle Marc Veyrat?
Tandis qu’en Angleterre la vie continue dans les restaurants, miche ou pas miche, laissant juges le consommateur et les guides quels qu’ils soient, en France quelques chefs allumés aux égos parfois bien plus gros que leur talent geignent, râlent. Dans un pays qui en 2015 braillait dans les rues « Je suis Charlie » vent debout pour la liberté d’expression, la péripétie vaut son pesant de Reblochon fermier.
Olivier Gros
* https://www.capital.fr/lifestyle/un-restaurant-perd-ses-trois-etoiles-michelin-dun-coup-1352633
** menus à partir de 295€ https://restaurant.michelin.fr/8zgzs262/la-maison-des-bois-marc-veyrat-manigod