LES ROIS FAINÉANTS
Je n’ai pas d’hostilité à l’égard des annuaires et autres répertoires publicitaires: aucune tromperie sur la marchandise! Une liste reste une liste. Pas la peine d’y projeter d’autres vertus que celles du classement alphabétique et de la compilation. A l’opposé, j’ai l’écœurement facile quand un supposé « guide de restaurants » joue l’attaché de presse aux ordres avec un établissement désireux de faire parler de lui. Et que le guide en question ne mange pas. Et quand éventuellement il mange, il ne paye pas son repas. Recopier un dossier de presse et faire un guide de restaurants: ça n’est pas la même chose! Même si les rois fainéants qui jouent les passe-plats publicitaires pour relayer la com’ des restaurateurs prennent des airs offusqués de vierge effarouchée quand on leur fait remarquer! Parfois encartés « journaliste », la plupart se pense Albert Londres alors qu’ils ne sont que pisse-copie à la solde.
Pourquoi je ronchonne? Quand on lit l’article* paru sur le site de Gilles Pudlowski alias Pudlo connu comme le loup blanc dans la profession et comme « l‘homme qui boit du thé vert« par « Le Bouche à Oreille »**: on pouffe! Ce n’est pas une critique gastronomique, ni même une chronique gastronomique! Un simple article de copinage sans complexe, téléguidé par le réseau, une relecture romancée d’un dossier de presse distribué par la maison Lelièvre.Une fake-news puisque le mot est à la mode! Notez bien que le régional de l’étape multi-recyclé des couloirs du Groupe Nice-Matin Jacques Gantié applique avec célérité les mêmes méthodes***… avec les mêmes restaurateurs influents! Tout autant que Pudlo, il se courbe jusqu’à se péter les lombaires devant les « amis » Lelièvre, Bacquié, Ducasse et consort. Bref! Ça a l’odeur de l’info, c’est rentable à produire, et puis c’est comme ça qu’on fait, puisque je l’ai toujours fait, de quel droit pouvez-vous, il en va de mon honneur, vous en faites quoi de ma déontologie de journaliste? Bonne question: en quoi une pub déguisée est-elle digne d’un journaliste?
On notera d’ailleurs à l’occasion de cette logorrhée publicitaire en son honneur, une absence de rancune à l’égard de l’hôtelier-restaurateur Stéphane Lelièvre et ses maisons varoises. Stéphane Lelièvre a donc raison d’afficher son mépris pour les guides et les journaux… puisqu’ils ne s’en souviennent pas! Nous si. On se remémore avec délices son propos sur les guides repris par Var-Matin au début des années 2010: « mis à part le Michelin, j’envoie systématiquement leurs dossiers à la poubelle ».
Le constat est terrible: les Pages Jaunes et autres annuaires qui encombrent Internet et nos vieux placards sont infiniment plus respectables que ce travail de promotion des copains sous couvert de sérieux éditorial légitimé par une carte de presse: ya pas moins sérieux dans le travail, et pas plus sérieux dans la mystification. Ce travail de démolisseur de la critique pure de restaurants façonne la frustration du lecteur asséché d’informations pertinentes. Contribuant ainsi à la montée en puissance (pour le moment) des sites comme Tripadvisor. Dans le rôle des fossoyeurs qui ont jeté au feu stylo et probité depuis longtemps, Pudlowski et Gantié tiennent chacun le manche d’une même pelle.
Olivier Gros
* http://www.gillespudlowski.com/201351/restaurants/toulon-les-pins-penches-font-des-ptits
** https://www.le-bouche-a-oreille.com/os/un-noyau-dans-la-mayo-2/ et https://www.le-bouche-a-oreille.com/os/gilles-pudlowski-critique-gastro-comique/
*** https://www.le-bouche-a-oreille.com/os/jacques-gantie-libre/