SENS DU COMMERCE
S’il y a une attitude qui m’exaspère, c’est bien celle de l’employé(e) zélé(e) qui se fabrique son petit pouvoir mal placé, simplement motivé par un irrépressible besoin de faire le « petit chef », souvent sous l’alibi de « responsabilités ». Pour le cas, il s’agit de la standardiste des Biscottes Roger. Voilà. En bon gourmand, le BàO aime mettre du beurre dans ses épinards. Comprenez qu’un peu de publicité dans ses pages ne peut pas faire du tort. Il se trouve que Mauricette adore les « biscottes Roger ». Du coup, un jour elle me dit : « tu devrais les appeler pour qu’il fasse de la pub dans le BàO ! ». Alors, hop, le 11 mai 2004 à 15h30, je prends mon bigophone et compose le 04.42.24.45.66 : le numéro des biscottes Roger à Aix-en-Provence (noté sur tous les paquets). Une dame décroche le téléphone. Je lui demande si elle veut bien me « passer » Monsieur Noizet, responsable commercial de la maison pour lui proposer mes services. Aba non ! La dame, elle veut pas. Et pas la peine d’essayer de comprendre ni d’insister, non c’est non. Et tout ça sur un ton très supérieur. Grandissant au fur et à mesure de la pourtant courte conversation, façon grand seigneur dédaigneux qui veut bien prendre la peine d’écouter les manants de la France d’en bas. Elle m’aura bien demandé qui j’étais, mais à mon tour quand je lui demande qui elle est, elle, elle répond « ça ne vous regarde pas ». Bref ! Jolie pub ! Si les biscottes de la boutique sont toujours délicieuses, l’accueil téléphonique des « biscottes Roger » trimballe avec lui un arrière-goût de rance.
Olivier Gros