L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°85 Mar 2013

L’ÉGLISE MICHELIN
ET LES LAÏQUES DU QUOTIDIEN

Quelques médailles caoutchoutées du fabricant de pneus. Dont deux pour des nouveaux étoilés 2013 du Var: ils n’auront pas démérité dans l’effort d’attirer l’attention sur leurs boutiques! Sébastien Sanjou du « Relais des Moines » aux Arcs l’attendait depuis près de 10 ans! Et « Côté Rue » à Draguignan tenu par Benjamin Collombat obtient son Graal en moins de 2 ans! Et ambitionne la deuxième d’ici 5 ans! Et sans parking siouplait! Faut savoir que « Côté Rue » est installé depuis seulement le 22 décembre 2010. Avec un capital social de 134.000€ et un résultat négatif de moins 20.900€ en 2011, on mesure la notion de sacrifice du métier et l’importance de bénéficier de sérieux appuis financiers. Quant à Sébastien Sanjou aux Arc avec sa maman Chantal gérante de la boutique, ses parents restaurateurs eux-mêmes donnent les moyens de ses ambitions au fiston! Comme pour les Bérard à la Cadière! Ce qui n’enlève rien à un éventuel talent! M’enfin talent ou pas, tout le monde n’a pas les moyens budgétaires d’obtenir une étoi le, surtout dans le Var. Au cas où parmi les lecteurs du BàO certains croiraient que seuls travail et sueur font loi pour être dans les petits papiers du miche, ils doivent savoir que nos deux récents impétrants varois sus cités bénéficient d’un référencement à « Châteaux et Hôtel s de Collection ». Et alors? Marque rachetée en 1999 par un certain…. Alain

Ducasse. Les réseaux coco, ya que ça de vrai pour le bizness! Comment alors ne pas s’étonner que la clique de la tambouille s’oppose à notre travail d’empêcheur de manger en rond? Le positif de la chose est qu’heureusement, les chefs avides de médailles et de pouvoir sont grande minorité! La plupart des restaurateurs ne cherchent qu’à simplement vivre correctement de leur passion, et à avoir la reconnaissance de leur travail dans les yeux… de leurs clients! Des laïques de la cuisine au quotidien. La majorité certes, mais pas grand monde n’en parle. Sauf justement leurs clients qui pouffent du décalage comique entre la réalité de la gastronomie de terrain qu’ils vivent et celles des guides institutionnels et leurs listes non représentatives dont les médias complices nous rabâchent les oreilles.

Olivier Gros