AVIS BIDONS
LECTEURS DINDONS
Le 27 octobre 2015, nos amis les journalistes reprennent en chœur un communiqué: un « internaute a été condamné à 2 500 euros d’amende, plus 5 000 euros de frais, pour avoir rédigé un commentaire faux et malveillant visant un restaurant du groupe Bernard-Loiseau à Dijon. » Voici le commentaire du faussaire un peu trouble dont le pseudo est… « Le Clarifieur »: « Restaurant très surfait, tout en apparat, très peu de chose dans l’assiette, l’assiette la mieux garnie est celle de l’addition. »
Bien sûr, ce type de commentaire est fréquent sur les défouloirs sites de contributions, sauf que le zozo a déposé son avis « faux et malveillant » sur « Loiseau Des Ducs » à Dijon… avant même l’ouverture du nouvel établissement! La boulette!
Les professionnels de la profession, syndicats charognards et éditeurs de guides de restaurants compris se gargarisent de cette défaite du mensonge, espérant que la jurisprudence s’appliquera à d’autres cas avérés. C’est oublier un peu vite que l’inverse existe: les faux-avis positifs! Postés complaisamment par la famille d’un cuisinier en manque de clientèle, par des amis résidants hors-région pour brouiller les pistes, par des sociétés rémunérées basées à Madagascar ou ailleurs dont nous avons déjà parlé. Mais là, personne ne moufte, personne ne porte plainte contre les tricheurs, même pas les « associations de consommateurs ». Et surtout pas les avocats des restaurateurs qui trempent dans le potage.
Et surtout. Pas grand ‘monde au balcon pour s’indigner quand les « guides de restaurant sérieux » ne testent pas de nombreuses tables qu’ils évoquent pourtant. Le Gault et Millau, le guide Hubert, le Champérard, le Gantié, le Pudlo et même le Michelin 2015 qui avec ses 4377 tables référencées pour une dizaine de testeurs ne fait pas sourciller la moindre calculatrice critique! Un parfait hold-up intellectuel! On pourrait évoquer quelques scandales de restaurants référencés par le Guide Rouge non seulement pas encore ouverts, mais aussi fermés depuis 3 ans!
C’est que la plupart des guides « traditionnels » sont sévèrement acoquinés avec les grands chefs pour alpaguer le chaland consommateur de moins en moins dupe! On ne change pas une équipe qui perd: les ventes de guides en papier sont en chute libre! Et comme le ridicule ne tue plus depuis bien longtemps les chefs, le (nouveau) guide « restaurants de qualité » du « Collège Culinaire de France« mené par l’élite de la sauce (Ducasse, Robuchon et consorts) recrute ses ouailles par simple cooptation et contre rémunération. L’ami de l’ami. Tu as mangé chez lui mon ami? Non mon ami, mais c’est un ami. Qu’il soit béni! Amen!
Alors le consommateur dépité qui devrait bien sagement suivre à la lettre les consignes des guides et journalistes « passeurs de plats » dans lesquels ils ne se reconnaissent pas, use des moyens à sa disposition pour s’exprimer, se prenant parfois pour Louis de Funès dans « L’Aile ou la Cuisse », ou Zorro. Et se défoule, dérape parfois sur les sites de contributions, souvent et trop.
Olivier Gros