Avec Marc Brunoy de Var-Matin
LE NON-COMBAT CONTINUE!
La pratique n’a de cesse de nous irriter: causer d’un restaurant avant ouverture. Ou comme dans le cas qui suit, avant même l’arrivée…du chef! Rien que ça! En bon successeur de Jacques Gantié comme préposé à la prose du gratin de la tambouille régionale dans le programme télé obligatoire du samedi de Var Matin, Marc Brunoy reprend les méthodes de son prédécesseur et de nombre de journalistes agenouillés devant les donneurs d’ordre et les dossiers de presse qu’on leur pose sur le bureau à côté de leur écran d’ordinateur. Comment peut-il en être autrement? Dans le TV magazine du 24 au 30 janvier 2010, force photos une page entière est dédiée à la nouvelle adresse d’Alain Llorca sise à La Colle sur Loup dans le 06. Plein de mots pour une description laudative et glorificatrice sur la boutique et ses charmes: « il arrive avec ses casseroles et ses couteaux pour poser sa grande carrure et sa cuisine festive », « Dans le même ordre d’esprit…/…est un délice qui me fait penser qu’Alain Llorca serait parfait en patron de bodega », « Du conseil avisé et un service optimal en version élégance d’antan. ». Allez hop! Un dernier extrait du propos encenseur de Marc Brunoy, un bout de l’avant-dernière phrase, comme ça, gratos, accrochez-vous au moulin à poivre: « …en attendant l’arrivée effective du chef aux fourneaux. ». Elle est bonne non? Le chef n’est pas là! Quand on sait le nombre important de chefs du Var et des Alpes Maritimes qui l’hiver en bavent comme des galériens dans la tempête économique qui n’en finit pas! Où voyez-vous l’information et l’intérêt du lecteur? Encore que je suis sévère avec Marc Brunoy: il a parlé du discret Pointilliste à Toulon et du fameux « resto des petits Boudin » à Barjols! Sans doute histoire de se donner bonne conscience! Car comme beaucoup de médias fainéants et clientélistes, les journaux du groupe Nice-Matin privilégient la promotion des chefs qui tapent le plus fort sur le bureau du rédac’ chef! C’est une métaphore: entre « amis », on ne tape pas du poing, on s’interpelle! Une instrumentalisation du média tenu par des actionnaires peu regardant sur la déontologie au profit de chefs qui ont de l’entregent, et le journaliste docile obtempère: la solde est au bout de la page. Il faut bien manger. Un comble pour un critique gastronomique.
Olivier Gros