LE GROS MALIN
Le 17 avril 2015, un de nos détracteurs affiché s’épanchait sur notre boite mail:
Bonjour,
Pour y avoir dîner de nombreuses fois, j’ai été, comme de nombreuses autres personnes, extrêmement surpris par votre critique du restaurant « Le Moulin Gourmand » situé à Cadenet (Vaucluse).
Cet article interroge sur vos motivations ou sur les raisons (sûrement peu avouables) de son contenu. Il amène aussi à penser que les autres articles (bons ou mauvais) qui figurent dans votre bulletin sont peu fiables. Renseignements pris auprès d’autres restaurateurs et concurrents « en critiques » (je travaille dans le Tourisme), il apparaît que vos méthodes commerciales ne sont pas exemptes de pression pour ne pas dire chantage. Ce qui expliquerait l’absence de certains restaurants et la portée aux nues d’autres qui ne le méritent pas. Vous qui classez les restaurants en « Bonnes Tables, Mauvaises et à éviter », classez votre bulletin dans la catégorie « à éviter ». Heureusement, il en existe de sérieux et puis Internet est là pour nous faire oublier votre prose.
A ne plus vous lire
Michel Louis
Le gros malin refait son propre guide de restaurants en nous expliquant comment faire notre métier. Un classique. Le gros malin fait partie de cette catégorie de personnes se croyant infiniment plus maligne que ses contemporains. Et qui, au lieu de chercher à savoir la vérité sur notre fonctionnement économique (notamment en nous questionnant), érige sa propre vérité en certitude, puis l’étaye en la noyant d’ « informations » qui confortent ses propres préjugés. Comme par exemple, l’idée selon laquelle le « BàO menacerait les restaurants d’une mauvaise critique quand ils n’achètent pas de publicité ». Un classique de la diffamation à notre encontre, par ailleurs abondamment relayé par nombre de restaurants épinglés par nos services. Forcément: que peuvent-ils dire d’autres pour leur défense, ces mauvais restaurateurs? Quant à nos « concurrents en critiques » à qui le gros malin aurait pris des « renseignements » (quel mot lourd de sens!) sur le BàO, c’est simplement impossible! En effet et à notre connaissance, de tels concurrents n’existent pas! Je pense que le gros malin est mûr pour s’abonner au GaultMillau ou au Petit Futé puisque ces « concurrents en critiques » ne disent jamais de mal de ses amis restaurateurs. Reste Tripadvisor où le gros malin pourra comme beaucoup et en toute discrétion se prendre pour un critique gastronomique en déversant la pertinence de ses analyses.
Plus grave: le gros malin n’est pas le 1er zozo à faire interdire la distribution du « Bouche à Oreille » dans un Office de Tourisme, celui de Cadenet (84) en l’occurrence. Souvent militant frustré de 3ème catégorie, le gros malin s’ennuie ferme dans son boulot, quand il en a un. Alors il met en branle des stratégies pour nuire à autrui s’il n’est pas de son avis. Je détourne ici Pierre Desproges: « c’est une tendance qu’on retrouve chez (les gros malins) et qui consiste, faute de talent authentique, à fienter autour des œuvres de ceux qui en ont, pour se donner l’illusion qu’ils existent. ».
Afin de satisfaire un égo gros comme son culot, le gros malin rechigne peu à l’effort pour se faire mousser auprès de ses petits copains restaurateurs-pleureurs de ses relations, sa veuve et son orphelin à lui. Ou quand le zozo se prend pour Zorro. Histoire de se fabriquer une histoire, de se croire moins ordinaire. Car non content d’être d’une inculture crasse quant aux lois qui entourent la liberté d’expression en général, même lorsque un journal critique sans détour un commerçant, le gros malin se croit généralement tout permis, « il ose tout ». C’est même à ça qu’on le reconnait.
Olivier Gros