J’AIME PAS
LES FAUX IMPERTINENTS
S’il y a bien un comportement de journaliste qui me chagrine, c’est celui qui consiste à jouer les vierges effarouchés et les révoltés hypocritement offusqués qui du haut de leurs attributions épistolaires concédées par un journal se croient représentants légitimes du peuple à qui il s’adresse! J’aime pas. Car autant je trouve respectable l’insolence d’un gratte-papier conscient de la longueur de sa chaine dans la liberté de propos, autant le faux-impertinent m’afflige. Un exemple? Pierre Psaltis, du journal « La Provence ».
Une des spécialités avancées du fameux préposé au rayon alimentaire qui émarge dans le quotidien provençal, est d’épingler sans états d’âme le cuisinier sans-grade, souvent déconnecté du système imposé par le guide Michelin. Tandis qu’il ne manque pas de vocabulaire élogieux à l’égard du cuisinier qui fraye dans la (maitre) queue de la comète des parrains de la sauce locaux, tels Lévy ou Passédat sur Marseille. Par exemple, ouvertement jouer les attachés de presse du propriétaire du Malthazar Michel Portos dans sa com’ en annonçant l’ouverture prochaine d’un second restaurant sur Marseille force détails du projet ne pose à Pierre Psaltis aucun problème de conscience professionnelle.
Autre angle d’attaque du faux-impertinent! Si Pierre Psaltis se courbe devant les roitelets de la tambouille régionaux, il beugle néanmoins à grands coups de stylo tel un roquet frustré sur le guide rouge! Le fameux miche! Lisez son blog! En fait, il sait parfaitement que le miche se contrefout de son avis! Alors il le donne! Bien fort pour être sûr qu’on entende bien! Passque le lecteur il veut du vrai! Faut que ça saigne! Car il aime l’impertinence! La poilade! Ouaah l’auuutre! Il trépigne de fausse rage debout sur son bureau le Pierrot! Tiens! Rien que pour vous, sa conclusion à propos de la sortie du guide Michelin 2014: « Comme chaque année, une poignée de blogueurs à la ramasse, se haussera du col pour dire quelles sont les indiscrétions, promus et déchus de l’année 2014… sans se rendre compte qu’ils sont eux aussi périmés, obsolètes et, surtout, manipulés par le guide qui trouve chez tous ces has been, une caisse de résonnance… ».
Sauf que le coup de gueule sent le frelaté! Sous-entendu que « à moi Pierre Psaltis, on ne me la fait pas! Je suis au-dessus de la mêlée ». Autant d’immodestie est très rare! Faut savoir que si le BàO épingle le miche depuis plus de 23 ans, il est aujourd’hui très à la mode de le critiquer! Psaltis faisait moins le difficile en 2003! Contrairement au « Bouche à Oreille », Psaltis ne s’est jamais offusqué que « la Petite Maison » de Cucuron du temps de Michel Mehdi obtienne une étoile du miche alors même que le restaurant ne pouvait chronologiquement pas être ouvert pour un test! Que la britannique propriétaire des murs soit une relation amicale de Derek Brown, patron du guide rouge à l’époque n’aura pas ému Pierre Psaltis! Il est infiniment plus simple d’épingler un restaurateur comme Christophe Roldan aux Mées (04) en chicanant sur des assaisonnements ou d’ergoter sur les tomates-cerises « pas de saison » décelées chez Pascal Parisse du « Cigalon » à la Treille (13).
Déférent avec la toque célèbre honorée par « les guides » à qui il serre la paluche en lui causant de « déontologie professionnelle » comme d’autres entrent dans une boulangerie. Mais souvent intraitable -voire injuste- avec le cuisinier qui passe plus de temps devant ses fourneaux que dans les cocktails à faire du « public rilachione » en distribuant son dossier de presse.
Olivier Gros