BUNAN, SUMEIRE, OTT : Condamnations pour traficotage dans le vin
Dimanche 1er Octobre 2000, Var matin nous apprend discrètement que Paul et Henri Bunan, ainsi que Mme Sumeire et Jean Daniel Ott, producteurs de Bandol AOC, ont été poursuivis par la Répression des fraudes pour « publicité mensongère et tromperie sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise », rien que ça. Et ont été condamnés chacun à une amende allant de 20 000 à 50 000frs par le tribunal correctionnel de Toulon. Ça représente combien de jours de leurs chiffres d’affaires, ces sommes-là ? 2 jours ? 1 jour ? 1/2 journée ? Le procureur avait d’ailleurs requis de plus lourdes sanctions. Bref. Vu le prix de leurs vins -enfin de leurs bouteilles puisqu’allez savoir ce qu’il y a dedans- ça va pas mettre en péril leurs demeures, leurs domaines, le commerce extérieur, le PIB de la France, la cohabitation. Non. L’image du Bandol, déjà minée par une politique de prix pour le moins sélective, si. Et les restaurateurs ? Ceux-là même qui se font fagoter leur carte des vins par Bunan ou Ott ! Parce qu’ils ont « confiance » ou « pas le temps » ! Ou les deux ! Diantre ! Comment ça ? « Tromperie sur la nature, la qualité, l’origine, ou la quantité de la marchandise » ! Ça traficote ? Mais alors leur Bandol, il est encore plus cher que ce je croyais ? Mais passons. L’occasion pour tout le monde de découvrir d’autres « caves » et domaines de la région, Bandol inclus. Heureusement, il existe de petits producteurs, artisans vignerons discrets non productivistes, épatants de résistance face aux mastodontes qui ne les ont pas encore rachetés. On peut racheter des mètres carrés, mais plus difficilement le talent. Bref : Bunan n’est pas le Bandol, ni Ott son père-noël. En attendant suivant l’étiquette, peut-être que nous avons tous dans notre cave du vrai-faux Bandol !
Olivier Gros