RADIO BANDOL (SUITE)

Dans l’édito du numéro 68 du BàO de décembre 2008, j’évoquais avec délices les pratiques obsessionnelles d’un ex-restaurateur bandolais, hurluberlu dégommant depuis une vingtaine d’années et bien peu de finesse notre travail de défricheur de tables. Figurez-vous qu’il continue. Autant de ténacité dans le temps à batailler contre le BàO sans le moindre argument cohérent mérite le respect. On peut même considérer qu’il élève l’exercice au rang de sport de compétition.

Comment ça se passe? L’olibrius apostrophe un « collègueu » restaurateur bandolais si possible référencé dans nos pages! Puis avec « l’aplomb du culot » comme dit l’autre, il lui bourre le mou comme quoi nous ne serions que des voyous, qu’on s’enrichirait sur son dos, qu’il faut payer pour être bon, que s’il n’est pas gentil avec le BàO il va lui mettre un zéro. Bref! Comme si un journal indépendant comme le nôtre âgé de 23 ans pouvait durer aussi longtemps avec de telles méthodes! M’enfin bon! Et puis quand le restaurateur parfois interloqué devant le toupet du bonimenteur demande au zozo d’avancer des preuves, le zozo bafouille, naturellement incapable de citer un exemple concret de restaurateur épinglé « parce qu’il ne veut pas payer ». C’est normal: y en n’a pas.

Qu’on n’aime pas notre travail peut se comprendre. C’est vrai quoi. De quel droit le consommateur de restaurants devrait payer et la fermer s’il n’est pas content? Hein? De toutes les façons, on ne fait pas ce boulot pour être aimé. Pour être reconnu à produire un travail doté d’une certaine valeur sans doute, mais pour être aimé sûrement pas!

Il est toutefois utile de préciser que le cocasse esbroufeur n’a pas tort sur toute la ligne. A savoir que le guide de restaurants « le Bouche à Oreille » n’est pas conçu pour faire plaisir au restaurateur. Mais historiquement pour nous-mêmes se poiler, et pour que le lecteur en profite. Alors forcément, tant de liberté dans la méthode et le propos chagrine ceux-là même qui geignent que les journalistes télé, radio et journaux sont « achetés », qu’ils ne sont pas « indépendants »! « Tous pourris »! Les ventes de journaux généralistes copinant de trop près avec les commerçants sont en chute libre dans les kiosques, toutes catégories confondues. Les « guides de restaurants » ne font pas mieux et explorent des recettes économiques: encarts de pubs pour le Petit Futé, vente d’autocollants pour le Routard, « partenariat » avec le Gomillo, vente de la présence sur internet pour le Michelin etc. Nous au BàO, on vend nos guides aux bons restaurants qui veulent bien nous les acheter. Point barre. Sauf que le lecteur a droit de vie ou de mort sur un guide. C’est lui qui décide! Et qu’un bon guide est celui qui est lu, utile dans son contenu et sa durée. Et surtout qui n’a pas peur d’être clivant et de se fâcher avec la terre entière s’il le faut!

Olivier Gros