COMMENT PEUT-ON PARLER D’UN RESTAURANT SANS Y AVOIR MANGÉ?
Rien de nouveau sur le soleil: les critiques gastronomiques mangent peu dans les établissements qu’ils vantent pourtant. Par fainéantise intellectuelle devant la logorrhée médiatique, on s’en arrange presque. Le plus formidable dans ce mensonge récurrent, c’est la redoutable imagination des bavards du microcosme de la gamelle, en particulier les blogueurs et les guides promptement auto-qualifiés de « journalistes ».
Mais alors? Comment évaluer un guide gastronomique ou un journaliste sérieux? Débrouillez-vous tout seul pour sentir la fumisterie. Est-il évasif? Qu’a-t-il mangé? Et a-t’il payé son repas s’il a mangé? Il est quand même incroyable qu’à titre personnel depuis le début de l’année, au moins une huitaine de restaurateurs m’ont escroqué de quelques euros au moment de l’addition! Je l’ai écrit noir sur blanc! La péripétie est arrivée à chacun de nous… mais aux guides et aux blogueurs jamais! Ni Gantié, Psaltis, Garabédian, Pudlowski, ni l’impayable Cécile Cau du blog « So Food So Good » par exemple. Car voilà: faut manger incognito dans un restaurant pour que la mésaventure vous tombe sur le pif. Et puis faut payer son repas aussi. Ce qui est rare chez les guides professionnels et les blogueurs qui croquent à tous les râteliers! Comme Gantié ou Pudlowsli régulièrement transformés dans leurs louanges en attachés de presse décomplexés de Alain Ducasse, Passédat, Bacquié ou plus localement de Mathias Dandine ou Stéphane Lelièvre (qui?)*. Ben ouai et alors? Sinon à quoi servent les « amis »?
Même si Tripadvisor se fait aujourd’hui tailler des croupières par Google, il reste un des rares sites à enregistrer des commentaires assassins de consommateurs (certes parfois injustes et télécommandés) sur les restaurants. La migration du lecteur vers les supports numériques a été radicale, bien fait pour les « guides historiques traditionnels » qui se sont moqués trop longtemps de ce consommateur en lui racontant des sornettes… dans un déni risible, ils continuent pourtant! Sauf que les loups Tripadvisor et Google sont désormais dans la bergerie des consommateurs. Fallait pas que les Michelin, Gault et Millau et tous les autres fomentent leurs guides de copains-coquins qui trompent le lecteur en causant de restaurants où ils n’ont souvent pas mangé.
Olivier Gros