LA MEILLEURE FAÇON DE MARCHER
LÁ OÙ SONT BRANCHÉS LES TUYAUX ET D’OÙ ILS ARRIVENT.
Il faudrait insister sur la responsabilité des blogueurs, critiques, guides, journalistes (et pas que gastronomiques) qui nous abreuvent le ciboulot de leur doxa répétitive pour nous donner « le sens de la marche », ce qu’il faut penser avant d’aller mâcher, polluant ainsi notre réalité. La quasi intégralité des écriveurs sur la chose du restaurant perroquettent ce qu’on leur somme de répéter: ils forment ainsi le réseau officiel de la pensée prédéfinie de l’annonceur. Dans cette mixture brouillonne des bavardages, on peut décrypter l’indépendance (et éventuellement la pertinence) d’un « journaliste ». Là où sont branchés les tuyaux et d’où ils arrivent. Reniflons le copinage, flairons l’enfumage.
LE MÉCÉNAT: CHEVAL DE TROIE DE LA PRESSE SPÉCIALISÉE.
Qui épingle avec jouissance Ducasse et Robuchon, les « guignol et gnafron » parrains de la sauce nationale? Et plus largement leur fameux « Collège Culinaire »? Quel journaliste singulier uppercute avec volupté l’industrie agro-alimentaire sans posture fourbe d’intégrité auto-proclamée? Qui signale qu’un restaurant est bon? Qui signale quand il est moyen? Qui signale quand il est mauvais? Qui payent l’intégralité de ses repas et refuse de participer aux simagrées des « déjeuner de presse » à l’invitation du chargé de com’ d’un restaurant? Quels sont les actionnaires visibles ou cachés du « guide gastronomique »? Qui est intégralement émancipé des budgets « publicité » attribués par les grands communicants que sont grands chefs et industriels? En effet, partant du principe qu’« on ne mord pas la main qui nous nourrit », comment imaginer Périco Légasse dire du mal de Nestlé*? Et Atabula** dire du mal de Métro ou San Pellegrino? Et tous les autres! Simplement: on n’imagine pas. On constate froidement que c’est impossible vus les liens qui les unissent, nous en avons déjà parlé. En ce qui nous concerne au « Bouche à Oreille », on ne risque pas de nous couper des subventions: on n’en n’a pas! Et des sponsors ou mécènes non plus! Juste des clients qui nous achètent not’ guide.
PHOTOCOPIEURS SUR PATTES
Le « journaliste gastronomique ». Parlons-en! Quand il reçoit un « dossier de presse » bien repassé et le recopie dans sa feuille de chou, fut-elle virtuelle. Quand il est « invité » à ne pas payer son repas lors d’un déjeuner de presse où il serrera toutes dents dehors la paluche de tous ses confrères du même tonneau déontologique, tutoiements et tapes sur l’épaule: « tu vas bien? ». Quand il pisse-copie le même propos déjà bavardé par ces mêmes confrères pour rester dans la lignée décidée de l’annonceur… et que par-dessus le marché, il suppose crânement faire son métier de manière très professionnelle, croix de bois, croix de fer si je mens je vais en enfer. C’est ainsi que tel l’alcoolique qui nie l’évidence, il est en plein dedans: le copinage, le réseau, et même le corporatisme.
PLUS C’EST GROS, PLUS ÇA PASSE!
Oui, le corporatisme. Pas souvent mais généralement sans une bulle de complexe, un de ces mercenaires grands communicants probablement issu d’une École de Commerce réputée contacte le « Bouche à Oreille », nous sommant de retirer tel article « en distorsion avec ce que pensent les vrais journalistes »***? Avec l’assurance crasse de celui qui pense être dans son bon droit. C’est vous dire le niveau. Faut quand même oser sortir de telles inepties à nous autres du « Bouche à Oreille », alors que nous mangeons et payons scrupuleusement chacun de nos repas… contrairement à la très grande majorité qui mange (parfois) et ne paye jamais. Seulement voilà: on fomente un guide de restaurants rigolard et franc-tireur sur lequel aucune pression économique n’est possible, sinon nous aurions implosé depuis belle lurette. N’empêche que des mauvaise langues (souvent de mauvais cuisiniers) colportent l’idée selon laquelle nous serions achetables: qu’ils essayent pour voir! Autant dire qu’on gêne bigrement aux entournures.
Olivier Gros
* https://lavieculinaire2.wordpress.com/2015/03/06/manger-cest-voter-nestle-ou-linverse/
** https://www.atabula.com/publicite-et-partenariats/
*** Naturellement invités au déjeuner de presse.