DÉRAPAGE DE PÉRICO LÉGASSE
TÊTE À GUEUX!
Aaaah! Périco Légasse! Critique gastronomique du journal Marianne et depuis moins longtemps, chroniqueur sur France Inter le vendredi matin dans l’émission « Les Affranchis ». Les angles de vues de Périco Légasse sont parfois intéressants. Il méritent même parfois les applaudissements comme quand il avait joué le jeu devant une caméra voilà deux ou trois ans: comparer deux purées « à la truffe », melano d’un côté et jus de truffe de l’autre. Nous le rejoignons dans son acharnement à sauvegarder « la tradition de la cuisine française », ce qui nous le rendrait plutôt attachant.
Seulement voilà: on a souvent remarqué que le gars, il lui arrive de partir en vrille*. Il remet le couvert dans Marianne du 23 au 29 juin 2012 quand il narre sa virée en Corse, au Cala Rossa, hôtel-restaurant de Porto-Vecchio. Titre « déjeuner de prince à prix malin ». Eden, magie, pieds dans l’eau, patati et patata. Et repas. Salade César à 18€, risotto à la sicilienne à 19€, assiette de tomates du potager multicolores à l’huile d’olive corse 17€, linguines et calamars au chorizo en persillade à 18€. « De la grande cuisine faite de produits simples mais délicieux ». Bon. Coup de cœur du critique pour 55€. Sauf qu’à la fin de sa prose, Le père Périco conclut « Cala Rossa, une terrasse où les gueux peuvent déjeuner comme des princes ». Selon quelques dictionnaires une des significations de « gueux » est « indigent, nécessiteux, n’a pas de quoi vivre selon son état, selon ses désirs ». Selon le Petit Robert « le gueux est une personne qui vit d’aumônes ».
Tout ça pour dire que bien peu de « gueux » peuvent s’offrir un voyage en Corse du Sud pour casser une croûte à 55€ par tête.
Olivier Gros
* lire ou relire QUAND BÉRARD JOUIT DES LARGESSES DE PÉRICO LÉGASSE