Monsieur Vanni répond avec une sorte d’indignation à mon article concernant les horaires des restaurants, intitulé « question d’heure ». Je fustigeais la réponse à la question, jusqu’à quelle heure vous prenez au service de midi, qui disait : ça dépend du nombre de clients. Ce monsieur, qui sans aucun doute appartient à la profession de restaurateur, rétorque en gros qu’on ne peut comparer un restaurant à une administration. Jusque là, d’accord avec lui. Un peu moins quand il invoque sa hotte, ses serveuses, sa friteuse, son four, son piano et j’en passe, pour justifier une réponse à un client qui demande quels sont ses horaires pour se rendre chez lui. Car ce monsieur Vanni n’ignore certainement pas que sur cette terre, tout le monde est tributaire d’un horaire. Allez savoir pourquoi ! Vous avez rendez-vous chez votre dentiste à un heure précise ! Vous devez vous rendre à votre bureau à une heure précise ! Vous avez un rendez-vous d’affaires à une heure précise ! Tout est minuté ! sauf le restaurant de monsieur Vanni parce qu’il a décidé que si on devait venir chez lui, c’est comme à la roulette russe, il y a une chance sur six pour que ça soit fermé. On demande pas l’impossible, qu’il dorme dans sa cuisine, mais simplement qu’il ait assez d’organisation pour avoir des horaires précis et non pas prendre des clients comme ça vient, au hasard de sa fréquentation. Et quand l’heure n’est plus l’heure, ne plus accepter de clients pour préserver le repos des serveuses et des employés, éteindre son four, sa friteuse et ne pas oublier d’éteindre le gaz et la lumière. Ainsi le client saura s’il peut ou ne peut pas venir dans son établissement en fonction de l’heure. Et par la même occasion, ne pas arriver en retard à son travail ou son important rendez-vous d’affaires parce qu’il a trouvé porte close du restaurant de monsieur Vanni qui veut bien que l’on comprenne la position du restaurateur sans admettre qu’il y a aussi une autre position, celle du client.
Paul Bianco