SALE TEMPS POUR LES GUIDES !
NUANCES !
Voilà c’est dit ! enfin dit ! Le rédacteur en chef du go et millo tente de se justifier dans son mensuel face aux attaques généreuses du livre pamphétlaire « business food » en révélant dans une auto interview : « au risque de paraître abrupt, je préfère un bon enquêteur qui connaît bien une maison pour y avoir déjà mangé et y fait une visite approfondie, sans y prendre de repas, (c’est dit) qu’un médiocre qui n’y comprend rien, (nous par exemple) à ce qu’il a vu (chez ces gens là, on ne mange pas, on voit. Pour goûter c’est quand même plus pratique). Plus loin, on peut aussi lire de magnifiques phrases révélant l’état d’esprit « go et millo » : » … mais si l’on se contentait de passer et de manger, cela serait très insuffisant (ne pas manger est très suffisant) pour donner une impression juste sur un établissement, valable un an ». Sûr que le risque est moindre en ne pas mangeant pour un an ! On se mouille moins, ça coûte moins cher et tout le monde est ravi ! On est en plein dans la sphère philosophique du guide ! Attendez ! c’est pas fini ! y a encore quelques perles de la même veine ! comme celle ci : » D’ailleurs pour ce qui est de l’honnêteté intellectuelle, je préfère nettement cette pratique à celle de certains chroniqueurs qui parlent de tables qu’ils n’ont jamais vues en les comparant à d’autres, et de guides qu’ils n’ont jamais lu ». Comme le go et millo par exemple. En clair Marc Esquéré, le rédacteur en chef, préfère un inspecteur de son guide qui ne mange pas à un autre inspecteur d’un autre guide qui ne mange pas également. Vous sentez toute la nuance? Nous oui ! DES SAVONAROLES DE LA BRANCHE CUISINEE ! Depuis le suicide de Loiseau, la mise en cause du Go et millo, injuste à notre sens, les révélations fracassantes d’un inspecteur du Miche, viré, et la sortie du brûlot « business food » qui pourfant système et valeurs mis en place, les directeurs de guides passent leur temps à se justfier sur ondes courtes, moyennes et papier glacé. Mettre sur le dos du go et millo le suicide de Bernard Loiseau tenait plus de la vengeance et de la haine du guide que d’une réalité patente. C’est comme s’il y avait là une occasion inespérée de lui faire payer un manque de largesse dans ses notations. Et avoir eu l’outrecuidance d’ôter deux points à Bernard. Un sacrilège intolérable. Comme si un guide ne pouvait plus se permettre d’enlever deux points sans prendre un risque fatal. Les aigris de service en ont profité pour lancer leur hourvari syndical. En tête du cortège, les frères Pourcel et Bocuse qui ont eu tendance à se déchaîner dans la diffamation. On y est allé de bon coeur ! le guide était grillé ! c’était Jeanne d’Arc sur le bûcher de quelques grands noms de la gastronomie. Quelques abrutis qui assistaient à l’éxécution applaudissaient même. C’est dire toute l’animosité d’une tranche du peuple de toqués envers le Go et Millo ! Comme si un homme pouvait se suicider pour avoir perdu deux points dans un guide que plus personne ou presque ne lit ! Ces accusateurs là font peu de cas de la personnalité flamboyante de Bernard Loiseau. Toute cette logorrhée pour dire que certes les guides prennent les lecteurs pour des bédoles mais de là à en faire des Savanaroles de la branche cuisinée y a un pas qu’on ne peut franchir. Un guide doit rester un guide! certes avec sa subjectivité mais en aucun cas l’enquêteur doit trembler quand il doit accomplir son devoir élémentaire : critiquer. Sans pour autant être traité d’inquisiteur ! Pas d’accord avec la critique d’accord ! Chacun voit avec son oeil ! Mais de là à le rendre responsable de tous les suicides ! y a de la malhonnêteté perverse! qui a pour vocation de tuer un guide qui a fait beaucoup pour leur notoriété. Comme je dis toujours, les chefs, surtout les gradés n’acceptent qu’une critique : la positive. La négative, ils ne veulent pas en entendre parler. Ils tiennent le même discours que Marc Esquéré » c’est un médiocre qui n’y comprend rien ! » mais qui y mangent tout de même !
Paul Bianco