AU BON ACCUEIL CHEZ ANTHONY ET MICHÈLE

Au Bon Accueil restaurant Le Luc-en-Provence – Le grand parking cabossé découragera plus d’un affamé à faire le 1^er pas, la façade taguée ne le rabibochera pas avec l’idée d’y faire halte. Passés ces écueils d’apparence, le cobaye revenu sur les lieux constate un service est toujours aussi enjoué, une marque de fabrique qu’adoube visiblement la clientèle d’habitués fidèles du midi en semaine, locaux comme le routard et le routier.

Oui, souvenez-vous: la boutique fut testée par nous lors du changement de propriétaires: les mêmes tauliers sont toujours en place. A l’époque un loupé d’assiette, mais à petits prix quand même. Toujours des petits prix mais la gamelle est devenu bonne, sage dans sa décision de ne plus sortir du cadre de la cuisine tradi simple, sans prise de risque hasardeuse de pseudo-gastro tape à l’œil. Formules 12,90€ et 16€, menu 18€. Rien d’autre sinon la pièce du boucher hors formule… si j’ai bien compris mais rien n’est moins sûr! Avec un seul cuisinier aux manettes et autant de clients attablés, l’étendue de l’ardoise fait un peu peur: 8 entrées, 6 plats (dont 2 viandards avec supplément de 5€) et 11 desserts dont le fromage. Vindiou! Ça rigole pas! La salade de harengs est grasse de sa vinaigrette, petits morceaux du poisson, oignons et patates écrasées après touillage de l’ensemble façon bouillie. Un peu court, je préfère la version « filet entier et patate ferme ». 13/20. Le râble de lapin sauce romarin rattrape sacrément le coup. Dressage précautionneux, sauce gastrique orangée, ramequin de gratin fromagé, ribambelle de légumes colorés alignés en rang d’oignons mais ils ne sont pas dans l’inventaire! Le 14,5/20 signe ce joli boulot, plat proposé seul à 12,90€ avec un café! Impec pour les pressés! Qui passeront donc à côté d’une pavlova aux fraises bien confiturées, le sirop laque la meringue. 14,5/20 non pas pour le travail somme toute simple à réaliser, mais pour mon franc plaisir. La salle est presque comble, la petite terrasse de gazon synthétique avec ses mange-debout aussi, et je crois bien que c’est chaque midi le cas.

Le drapeau de la Corse est obsessionnellement exposé partout, allez comprendre. J’ai rarement vu le gersois, le basque ou l’alsacien afficher son AOC avec autant d’insistance aux mirettes. Enfin bon. L’essentiel: bon rapport qualité/prix du menu avec un choix conséquent qui autorise une fréquentation assidue sans se lasser. Et le cuisinier est vraiment un type sympa autant que discret. Il s’appelle Anthony Corteggiani.