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Aqui restaurant Fuveau – Fuveau oui mais le banlieusard et modeste, pas le Fuveau bourgeois recroquevillé du centre-village. Du côté de ladite « zone de Rousset » posée comme une verrue au cœur de la campagne enfin bon si ça vous dit d’aller y manger un bout, vous trouverez. Les nouveaux teneurs sont nouveaux et remplacent les anciens plus vieux. On en apprend des choses en lisant le Bouche à Oreille non? Plus sérieusement, ça sent le neuf (sauf le parking poussiéreux) car dedans c’est très clair de la peinture et de l’épure, contemporain avec un mobilier qui joue la sobriété utilitaire. Rare: cuisine ouverte avec des lampes infrarouges pour tenir les assiettes au chaud au passe, et serviette en coton blanc. Ben dis-donc. Ça fait plaisir. « On se croirait au restaurant » comme dit Mauricette qui en a ras le moutardier de casquer trop cher dans des turnes avec des cuisiniers qui se prennent pour des cadors et nous prennent souvent pour des pommes.

Ici un couple un poil stressé car débordé par un afflux imprévu de clients pendant les vacances, collègues des bureaux et finauds de passage. La carte des plats n’en fait pas des tonnes en appuyant visiblement sur la cuisine de Provence et plus largement du Sud: des entrées de 6€ à 9€: caviar d’aubergines, poivrons grillés, panisses, gaspacho, la surjouée burrata avec tomates… Mise en bouche sympa, comme ça, sans prévenir! Avec une verrine de gaspacho tomate/pastèque. Et ail, beaucoup d’ail. Quand je vous disais Provence… 14/20. Bravo pour la possibilité de terrine de campagne faite ici (chapeau bas) mais je vise beignets de courgettes. Jaunes et vertes, sauce à la tomate à part pour tremper. C’est bon, l’esprit des accras mais à la courgette. Ils sont 5 pour 6€ et 14,5/20. Niveau « plats », c’est très court de la proposition. Si on excepte la salade César (j’en peux plus de ce truc) et à nouveau la tomate burrata (pfffou), il ne reste qu’un filet de daurade grillé (20€) et mon choix entrecôte de bœuf poêlée à l’ail. Gousses d’ail confites, fondantes. Joli morceau de viande saignant comme demandé, presque plus épais que large, joliment grillé. Un peu irrité par mes questions (je fais mon boulot) le chef m’assure qu’il s’agit de viande française. Pas d’autre choix que de le croire sur parole vu que rien n’est signalé par écrit. Deux accompagnements: une ratatouille confite qui n’est pas la plus cinglante boulottée de ma vie, et des pommes de terre nouvelles rôties qui sentent un peu le réchauffé de la veille. C’est toujours mieux que des frites niaises. Le tarif? 18€ seulement! On n’est loin des escrocs de la tambouille qui vous refilent des mauvaises entrecôtes marseillaises de Pétaouchnoc à 25 balles! 14,5/20. Impasse sur les desserts, j’ai juste failli craquer pour une madeleine. Pain rustique formidable du réputé boulanger voisin Marc Favalessa. N’est ouvert que le midi en semaine ce qui réduit le champ des possibles… et oblige économiquement la direction à l’exercice « traiteur à emporter ».

Le tout récent quadra de chef serait passé par de « grandes maisons » et diplômé de l’Ecole de cuisine parisienne Ferrandi dont sont issus des paroissiens qui ont souvent le melon. Il a depuis atterri Aqui avec Julie fin 2022, si j’ai bien compris. Apprécions à sa mesure cette la simplicité de sa cuisine, celle de sa Provence natale.