Le temps Prévot sur le talent !
Parmi les calamités du microcosme égotique où patauge un certain nombre de restaurateurs, on remarque fréquemment les mêmes puissantes analyses. Genre péremptoire en parlant du confrère Prévot : « ça fait 20 ans qu’il existe, donc il est bon ». Le temps « Prévot » sur le talent, c’est bien connu ! La fine remarque est souvent escortée d’un « de quel droit » concernant notre façon de faire : parler de ce qu’on mange. Bref, venant d’ouvrir sa propre boutique à Cavaillon, le jeune chef du Pantagruel n’accepte pas la critique. Enfin si, mais en bien. Commentaires : « vous comprenez, on fait un métier difficile, nous restaurateurs, on se fait déjà aligner par les impôts, alors les guides en plus… ». En plus quoi ? Si on pouvait les contrôler ? Vous ne voulez pas que les impôts vous contrôlent, mais vous voulez contrôler les guides ? Puis finalement un peu en colère, l’oeil rouge un peu exorbité, il me lâche en perdant un peu… le contrôle de lui-même: » Prévot, il a envoyé un journaliste en prison ! » Ah bon ? C’est donc ça : faut envoyer les guides en prison ! Ben voilà ! Tout est dit ! Mais passons. Car finalement, c’est surtout le fond de la pensée -enfin, faut le dire vite- qui est triste. Pas uniquement le propos. Alors que, à réfléchir sur la question, le critique est le meilleur défenseur des bons restaurateurs… et des lecteurs !
Olivier Gros