Dans le n°12 du bimestriel « rive sud magazine », on découvre avec amusement, à la page 15, un épanchement en bonne et due forme du pathétique Raymond Rosso, propriétaire de « la ferme », rue Sainte à Marseille : « Durant la coupe du Monde, alors que le monde entier braquait ses yeux sur la ville, j’ai fait moins 50% de CA ! Si l’Office de Tourisme n’a pas les compétences nécessaires pour remplir un établissement comme « la ferme » en de pareilles circonstances, comment voulez-vous qu’il développe le tourisme de manière plus générale ? ». Ben dis donc, il n’y va pas avec le dos de la toque ! en colère le môssieur ! Je trouve quand même bizarre qu’un commerçant indépendant, ne comptant que sur lui-même par essence et souvent individualiste, attende la manne providentielle de quiconque, et surtout d’une institution, fut-elle financée en partie par les commerçants eux-mêmes ! Le problème, plutôt, c’est qu’il verrait bien l’Office de tourisme de Marseille à son unique service ! Non ? Toujours dans le même article, il se plaint de « ne jamais participer à des semaines gastronomiques à l’étranger » comme certains de ses collègues, « et pourquoi je n’avais pas l’honneur de recevoir ici des personnalités en visite à Marseille ». Monsieur Rosso a un gros besoin de reconnaissance ? Indirectement, notre homme fait sans doute référence au club des chefs qui partent régulièrement « en goguette aux States » exporter le french-savoir faire ? Parmi eux, le talentueux Frérard, le médiatique Banzo ou encore l’inénarrable Robin ? Faudrait pas oublier que la caractéristique d’un « club » corporatiste, surtout de cuisiniers, c’est d’être fermé ! Et de servir les intérêts de ceux qui y pataugent ! On n’y entre pas forcément grâce à ses compétences aux fourneaux, mais plus souvent grâce à sa compétence à serrer les bonnes mains ! C’est pas nouveau ! C’est un vrai métier ! Bref, pour conclure, on peut parfaitement gérer une affaire, petite ou grosse, sans être dépendant de ses « relations » et des institutions. Ça peut paraître moins facile, mais on y arrive. On en sait quelque chose… D’autant qu’en définitive c’est le client, et lui seul, qui décide.
Olivier Gros