FABLE TRISTE
LE CUISINIER ET LE BOULANGER
Lors des confinements successifs pour cause de COVID, Les boulangers restés ouverts empilaient les files indiennes de clients et les tables pour manger sur place: bonne affaire conséquente à la fermeture obligée des restaurants traditionnels. Sinon l’évidente injustice de traitement entre deux professions, fallait bien que mangent les gens.
Voici un exemple parmi d’autres vu à Pertuis (84): une boulangerie-pâtisserie (inscrite avec code NAF 1071) baptisée « restaurant » (code NAF 5610). Qu’on puisse y manger, oui. Du commun « snacking » habituel avec quiches, pizzas, sandwichs comme lisible sur l’ardoise. Un restaurant: non. Qu’on soit pour « la libre entreprise » ou pas, vampiriser la notion de « restaurant » en l’affichant abusivement au frontispice de sa boulangerie est culotté et induit le client en erreur! En effet, que dirait ce boulanger si son coiffeur se mettait à faire du pain et s’affichait boulanger? Réponse: le boulanger qui se permet visiblement tout hurlerait à la « concurrence déloyale »! Et il n’aurait pas forcément tort: la profession de boulanger a su se protéger depuis le 25 mai 1998. Contrairement à celle des restaurateurs. Que font les faussement agités syndicats de la restauration, UMIH comme GNI, qui tapent régulièrement du poing sur la table au 20h de TF1 comme un coup d’épée dans l’eau et dans un violon ? Rien ou si peu, on le sait depuis longtemps. Morale de la fable: la nature ayant horreur du vide juridique laissé par le cuisinier, le boulanger s’y engouffra sans barguigner.
Olivier Gros