LE JARDIN PROVENÇAL

Le Jardin Provençal restaurant La Londe-les-Maures – Une adresse pas toute jeune référencée dans nos saintes pages dans les années 90: elle vient d’être reprise. L’intérêt de cette bien jolie maison de ville est de bénéficier d’un intérieur provençal d’origine, et d’un extérieur spacieux et agréable. Ombrage naturel ou pas, arbres et plantes entretenues.

Je suis entré en comprenant être le 1^er client du service, j’attends: personne. Je m’approche de la cabane au fond du jardin. Je dérange le patron de dos affairé à je ne sais quoi dans un timide bonjour pour ne pas le faire bondir. Pas de méprise, il s’agit d’un coin vaisselle et accessoires pour éviter de faire des allers-retours à l’intérieur de la maison, à l’autre bout. Alors il sort, ni bonjour ni rien, me pointe du doigt une table en disant « là-bas prenez une table de deux » en le répétant 3 fois. Des fois que je choisisse une table de 8 puisque je déjeune seul. Je sais que ça arrive chez les bas de plafond m’enfin bon. Bref! A lire la carte, ça bastonne dru du tarif, ça picote dans le nourrain. Le seul menu démarre à 39€, avec choix quand même. La carte avec des entrées de 15€ à 35€, 4 plats de 23€ à 32€ sauf sur commande le homard (45€) et la bourride (35€). Desserts 10€. La possibilité minimale à la carte est de 38€ pour entrée+plat, le menu 39€ est donc calibré pour inciter à la prendre. Devant l’indiscutable froideur des chiffres, je m’incline: le menu. Avec ceviche de saumon aux petits légumes citron vert et lait de coco. Pas le mauvais bougre, le modeux plat. Une assiette creuse avec beaucoup de légumes taillés, carotte râpée, brunoise de tomate, concombre (bof), échalote et cebette… le saumon? Bien peu, en radinerie extrême, 20 grammes. Oui c’est cher le saumon, je sais. Mais mon menu aussi! Pour faire joli sur l’assiette, les cuisines font de la décoration avec une énorme tuile totalement carbonisée. J’ai d’abord pensé à un truc à l’encre de seiche mais en bouche, le doute n’est plus permis: carbonisé, point barre. Faut oser sortir un truc pareil. Faut pas gâcher. 12/20. M’arrive le fringant suprême de volaille terre-mer aux langoustines. Un véritable suprême de je ne sais quelle volaille mystérieuse farcie en fadeur, notamment de langoustines. L’idée trempe dans une sorte de bisque un peu gélifiée pas salée, ce qui vu la maladresse pourrait indiquer du fait maison. La langoustine entière à dépiauter est dressée sur ses pattes arrières vous regarde droit dans les yeux. Dedans, c’est du coton, c’est pas bon. Frites de polenta sympas, mélange de légumes râpés délicieux, légumes de belle qualité. Et puis une tuile au parmesan… réussie cette fois-ci! 13/20. Le baba au rhum n’est pas fait ici. Sirop insuffisant, le taulier surmené par un service seul passe avec la bouteille de rhum et vous en balance une giclée formaliste, comme dans un exercice obligé sans joie. Triste. Et moyen. 12/20. 39€ la prestation, c’est court. 3€ le café, boing.

Cuisine volontaire mais en absence de maitrise pour de tels tarifs. Dommage car cette configuration d’affaire de couple dans un tel lieu nous va bien. Sauf qu’on ne gagne pas à tous les coups.