LE POULET NE VOLE PAS HAUT
La salade César (Caesar salad) mérite une couronne de laurier parmi les horreurs fréquemment rencontrées lors de nos pérégrinations de tables. Un bonheur pourtant lorsqu’elle est réalisée selon les prescriptions d’une recette prévoyant généralement laitue romaine, parmesan, œuf dur, croûtons et sa fameuse sauce avec huile d’olive, anchois, ail, vinaigre, moutarde, jaune d’œuf et la sauce Worcestershire. Et un morceau de poulet, pané ou non.
PRODUIT SYSCO (EX BRAKE) PRODUIT CARIGEL
Voici en photos des substituts alimentaires communément observés dans les assiettes en lieu et place de ce véritable poulet… de qualité inférieure au pourtant affligeant poulet de batterie! Elaboré en France ou en Union Européenne, frit ou pré-frit « pour aller plus vite » au dressage de l’assiette, du surgelé reconstitué à base d’on ne sait trop quoi avec parfois juste 46% de poulet: c’est quoi le reste? 54% de quoi? Qu’on m’explique! On retrouve cette malbouffe (très) industrielle dans les menus pour enfants au restaurant. 0,21€ l’unité à l’achat (il existe moins cher) soit 0,84€ les 4 nuggets servis avec des frites du même tonneau. Une timbale économique pour le comptable avec un menu vendu parfois plus de 10€. McDonald’s sur qui il est facile de tirer à boulets rouges n’est donc pas l’unique coupable à nous fourguer ce « produit transformé ».
Dans un article des dossiers du Canard Enchainé*, le très sérieux « British Medical journal » confirme que ces nuggets sont cancérogènes et peuvent être chargés en eau jusqu’à 50%… Recettes rédigées par les professionnels du secteur et validé par la Répression des Fraudes! Mangez tranquille m’sieur-dame, on s’occupe de tout! Le problème n’est pas seulement que ça soit mauvais ou non: 9 fois sur 10 ce type de produit est utilisé dans des restaurants qui ont le droit d’avancer l’argument « fait maison » **puisque la législation l’autorise!
Si vous rencontrez au restaurant ces ersatz de « poulet qui ne vole pas haut », il est trop tard: vous l’avez sous votre nez. Le mal est fait, et il sera probablement servi avec une sauce industrielle (voir ci-dessous) car il n’y a pas de raison que le restaurateur ne prenne pas d’autres raccourcis culinaires quand il en a déjà pris un. Je conseille alors de ne pas prendre de dessert ni de café, et de ne pas revenir. Faudra bien qu’un jour le législateur fasse le tri entre les vrais cuisiniers et les spécialistes du tir au pigeon de client.
* Les Dossiers du Canard 147 d’avril 2018 page 61
** https://www.le-bouche-a-oreille.com/os/la-loufoque-mention-fait-maison/