Lou Granjoun restaurant Marseille – Tauliers avenants comme l’étaient les aubergistes dans le temps. Le cadre de cette « grange » est vieux, propre et usé d’avoir copieusement vécu à tel point qu’on se demande s’il fut à la mode un jour. Des toilettes vertes amandes planquées derrière un rideau de dentelles, poutres apparentes marron au plafond, tables nappées de tissu recouvertes de papier gaufré blanc, des tableaux aux murs dont une reproduction (enfin je suppose) d’un homard de Bernard Buffet, celui de 1958, il en commettra plusieurs.
Fond musical décalé du contexte avec du RnB (Mary J.Blige) alors qu’on s’attendrait plutôt à Maurice Chevalier. Bref! Le décorum renifle la fin des années 70, au mieux le début des années 80, il baigne dans son jus. Je n’ai aucun mérite à jouer les Sherlock Holmes: en devanture le numéro de téléphone possède… 6 chiffres: 42.48.74! Voyez un peu! Point de vue gamelle, la tambouille cabote dans le traditionnel familial à prix doux. La clientèle du quartier venue à pieds en atteste, pratique et pas tellement chérot. Deux plats de saison, pied-paquets maison (14€) et civet de marcassin maison aussi à 15€. Encore 6 suggestions sur une autre feuille. Autre feuille encore: 6 entrées de 13€ à 15€ (foie gras), 8 plats dont 4 filets de bœuf cuisinés différemment, on s’y perd. Desserts maison 4,5€. Dernière feuille avec un menu à 14€ midi et soir avec 5 entrées, 7 plats. Faut comprendre que dans les années 70/80, le client pensait que grand choix faisait sérieux, était aussi synonyme de liberté pour le consommateur. Mais passons. Alors voici la salade de chèvre chaud du menu à 14€. Une ronde de 5 micro-croûtons grillés au four avec des herbes de Provence. Au milieu, salade verte avec concombre, tomate et deux râpures de carotte. Vinaigrette défoliante hyper-acide. 12/20. Suit la cuisse de lapin chasseur gratin dauphinois. La sauce fait le job principal: dommage que le pain mou soit de mauvaise qualité. Viande blanche qu’on dépiaute. Le gratin dauphinois a été fait lundi, et nous sommes vendredi. Il est sec, beaucoup d’œuf cuit, on dirait un flan par endroit. Mais un flanc racorni. 14/20 pour la sauce. Le miracle arrive à la fin quand sans illusion et un peu déprimé j’ose pourtant le baba au rhum chantilly. Il est fait ici mes petits asticots! Et non loupé! Bien imbibé du sirop! La chantilly en bombe est triste, faudra penser à une meilleure qualité. 14,5/20. Et puis avec le couple et dans mon anonymat, on a causé.
Des gens adorables planqués dans leur tanière depuis une quarantaine d’années, et même pas aigris de la vie! Voire même, philosophes de la vie! Du rare! Alors bien sûr que vous ne les retrouverez pas à faire 50% de remise sur Groupon ou TheFork. Mais ils sont restés fidèles à leur histoire, dans leur monde. Ce qui ne les exonère pas d’avoir une jolie lucidité sur la restauration actuelle. Un restaurant de quartier calme qui nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre.
Lou Granjoun restaurant Marseille – Tauliers avenants comme l’étaient les aubergistes dans le temps. Le cadre de cette « grange » est vieux, propre et usé d’avoir copieusement vécu à tel point qu’on se demande s’il fut à la mode un jour. Des toilettes vertes amandes planquées derrière un rideau de dentelles, poutres apparentes marron au plafond, tables nappées de tissu recouvertes de papier gaufré blanc, des tableaux aux murs dont une reproduction (enfin je suppose) d’un homard de Bernard Buffet, celui de 1958, il en commettra plusieurs.
Fond musical décalé du contexte avec du RnB (Mary J.Blige) alors qu’on s’attendrait plutôt à Maurice Chevalier. Bref! Le décorum renifle la fin des années 70, au mieux le début des années 80, il baigne dans son jus. Je n’ai aucun mérite à jouer les Sherlock Holmes: en devanture le numéro de téléphone possède… 6 chiffres: 42.48.74! Voyez un peu! Point de vue gamelle, la tambouille cabote dans le traditionnel familial à prix doux. La clientèle du quartier venue à pieds en atteste, pratique et pas tellement chérot. Deux plats de saison, pied-paquets maison (14€) et civet de marcassin maison aussi à 15€. Encore 6 suggestions sur une autre feuille. Autre feuille encore: 6 entrées de 13€ à 15€ (foie gras), 8 plats dont 4 filets de bœuf cuisinés différemment, on s’y perd. Desserts maison 4,5€. Dernière feuille avec un menu à 14€ midi et soir avec 5 entrées, 7 plats. Faut comprendre que dans les années 70/80, le client pensait que grand choix faisait sérieux, était aussi synonyme de liberté pour le consommateur. Mais passons. Alors voici la salade de chèvre chaud du menu à 14€. Une ronde de 5 micro-croûtons grillés au four avec des herbes de Provence. Au milieu, salade verte avec concombre, tomate et deux râpures de carotte. Vinaigrette défoliante hyper-acide. 12/20. Suit la cuisse de lapin chasseur gratin dauphinois. La sauce fait le job principal: dommage que le pain mou soit de mauvaise qualité. Viande blanche qu’on dépiaute. Le gratin dauphinois a été fait lundi, et nous sommes vendredi. Il est sec, beaucoup d’œuf cuit, on dirait un flan par endroit. Mais un flanc racorni. 14/20 pour la sauce. Le miracle arrive à la fin quand sans illusion et un peu déprimé j’ose pourtant le baba au rhum chantilly. Il est fait ici mes petits asticots! Et non loupé! Bien imbibé du sirop! La chantilly en bombe est triste, faudra penser à une meilleure qualité. 14,5/20. Et puis avec le couple et dans mon anonymat, on a causé.
Des gens adorables planqués dans leur tanière depuis une quarantaine d’années, et même pas aigris de la vie! Voire même, philosophes de la vie! Du rare! Alors bien sûr que vous ne les retrouverez pas à faire 50% de remise sur Groupon ou TheFork. Mais ils sont restés fidèles à leur histoire, dans leur monde. Ce qui ne les exonère pas d’avoir une jolie lucidité sur la restauration actuelle. Un restaurant de quartier calme qui nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre.