L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°36 Déc 2000

BRUNO AUX « GRANDES GUEULES » DE LA 2

ENCORE LA PUREE DE SA GRAND-MERE

« Moi j’ai des choses à dire mais personne veut m’entendre ! » Ainsi parlait Bruno à l’émission les « Grandes Gueules » de Patrice Laffont sur la 2. On a envie de lui dire, avec le recul, qu’il eut été préférable que personne ne l’eut entendu. Car sa énième fanfaronnade télévisée a ridiculisé à la fois le Var et la profession de restaurateur. Ce qui fait beaucoup de monde. Comment un producteur de télé peut en arriver à inviter un personnage aussi grotesque que Bruno sur un plateau de télé. Si la bouffonnerie n’était que son seul credo, ça ne serait qu’à moitié supportable ; mais il y a cette indécence permanente qui fait de cet homme un égotiste démesuré. Parler sans cesse de sa grand-mère passe encore, après tout il lui vouait une véritable adoration, mais dénigrer la purée de Robuchon pour placer celle de sa grand-mère, y a comme une pantalonnade qui a dû mettre mal à l’aise tous ses proches. S’il veut faire du Pagnol, il faudra qu’il mette un peu de bon sens dans ses réparties; S’il veut continuer à faire rire les gens du Nord, c’est parfait. Et pour couronner la farce, cet homme qui a de lui une grande opinion, s’en est non seulement pris aux chefs et restaurateurs confrères, mais plus comiquement leur a demandé d’être plus humbles. Je vois d’ici la tête des chefs en question qui n’ont pas fait peindre de leur vivant une fresque au frontispice de leur établissement, les dépeignant comme Jésus-Christ devant ses apôtres. Bruno l’a fait. Il l’a osé. Pour mémoire, je rappelle à notre héros des « grandes gueules » ce que dit le Larousse du mot humble : « modeste, réservé, sans éclat, sans prétention ou sans importance ». Monsieur devrait consulter de temps en temps le petit larousse ; surtout avant d’aller sur un plateau de télé. Pour finir, ce grand chef autodidacte s’est fait une sorte de promotion en répétant à l’envi que lui, il virait des clients qui ne lui plaisaient pas. Ça fait joli dans le décor et s’il y a encore des non virés qui n’ont jamais essayé d’aller à Lorgues, c’est le moment où jamais de tenter l’aventure. C’est la profession de restaurateurs qui en est sortie grandie de cette misérable foire aux vanités.

Paul Bianco